Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Colonel Rémi Cottin : « Tout échec est exclu ! »
Chef du bureau opérationinstruction de l’UIISC 7 entre août 2015 et juillet 2017, le colonel Rémi Cottin est revenu à Brignoles en juin dernier en temps que chef de corps.
Après les premières heures d’exercice, comment trouvez-vous vos hommes ?
Vu les conditions climatiques assez rustiques – notamment les températures négatives – je les trouve très motivés. Cette motivation s’explique par l’enjeu : le renouvellement de notre classification INSARAG en
() avril prochain. Un rendezvous auquel on se prépare depuis une bonne année maintenant. Et même davantage. En fait, cela fait sept ans que l’UIISC se transforme. Que ce soit dans ses pratiques, son matériel, ou même dans son mode de commandement qui doit intégrer la dimension internationale. Si la mission – à savoir rechercher des victimes, les extraire des décombres et les médicaliser – reste la même, les méthodes ont évolué.
Vous évoquiez à l’instant l’enjeu de la classification. Craignez-vous que vos sapeurs-sauveteurs ne soient pas prêts ?
Tout échec est exclu. Il n’y a pas débat sur ce point. Le renouvellement de notre classification ne fait d’ailleurs aucun doute. On ne peut pas en cinq ans à peine (la première classification INSARAG remonte à ) avoir perdu tout notre savoir faire. Cette dernière répétition avant le rendezvous du mois d’avril permet surtout d’affiner les derniers petits réglages. L’ambition est de valider tous les modules sans faire l’objet de remarque de la par des examinateurs. Si je devais afficher une toute petite réserve, ce serait sur la découpe d’une plaque d’acier de mm d’épaisseur. L’un des critères les plus difficiles à atteindre. Mais on sera prêt.
La Sécurité civile française, notamment l’UIISC , a été appelée sur de multiples catastrophes naturelles. Que vous apporte cette classification ?
Je ne devrais peut-être pas dire cela, mais pendant longtemps on s’est un peu considéré comme les meilleurs du monde. Cette classification INSARAG, sans laquelle il devient très difficile d’intervenir dans un cadre international, nous a poussés à nous remettre en question. On a été obligé d’intégrer de nouvelles techniques, de nouvelles procédures dont le seul but est de rendre plus efficace l’aide apportée à un pays frappé par une catastrophe. Cette démarche nous a fait progresser. Par ailleurs, le fait d’intervenir dans un cadre international offre une meilleure visibilité politique à la France. À ce sujet, l’exemple d’Haïti en est frappant. L’UIISC y est intervenu dans le cadre d’un accord bilatéral entre la France et Haïti. Malgré un bilan très positif – victimes ont été sorties vivantes des décombres – on n’est pas apparu dans les rapports de l’ONU. Les actions de secours de la France ont été invisibles.
1. International search and rescue advisory group