Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les « jeunes » à l’assaut de la chambre d’agriculture
La liste soutenue par Alain Baccino, l’actuel président de la chambre, se positionne dans la continuité, avec un projet qui ressemble fortement à celui porté jusqu’à présent par ce dernier
Avec une moyenne d’âge de 42 ans, la liste portée par les Jeunes Agriculteurs (JA) n’est pas vraiment un rassemblement de petits nouveaux fraîchement installés dans le Var. Mais c’est sous cette bannière que ces professionnels de diverses filières se présentent aux élections à la chambre d’agriculture de janvier prochain, avec l’appui de son actuel président, Alain Baccino (lire ci-dessous). Leur programme reprend d’ailleurs le projet porté par ce dernier, qui a pris la tête du comité de soutien, où l’on trouve forcément Anthony Sénéquier, président des JA du Var.
Faire du lobbying
« Nous n’avons pas réussi à nous entendre sur un projet commun avec la FDSEA », a d’emblée indiqué, lors d’une présentation officielle à La Londes, Gérald Fabre. À 35 ans, cet ancien ingénieur d’affaires, viticulteur depuis cinq ans, est en pôle position sur une liste dont le mot d’ordre a le mérite de la simplicité : «Construisons l’avenir de l’agriculture ». Pour les six ans à venir – la durée du mandat –, il a fait part de l’engagement de ses colistiers et de leur vision : « Faire avancer les projets, être une ressource de proximité pour les filières, un canal de transmission entre le terrain et les interprofessions, participer à l’aménagement du territoire». Trois axes de travail ont été présentés. Le premier concerne la gestion des aléas climatiques et des crises sanitaires. Le second vise à défendre le foncier agricole « comme un outil de production et non plus un outil de spéculation ou de rente », a souligné Gérald Fabre. L’objectif est de « permettre aux jeunes de s’installer et aux autres de stabiliser ou de développer leur activité ». Sur ce point, « le lobbying sera entrepris autour de la prochaine loi foncière afin que soient exonérées de la taxe de défrichement les zones de déprise agricole et les zones de défense de la forêt contre l’incendie ». Avec le troisième, ils veulent assurer la pérennité des exploitations, en faisant encore du lobbying contre tout ce qui peut « remettre en cause le droit d’exploiter (zone de non-traitement, carte des cours d’eau, performance environnementale, plan de protection des tortues, limitation des produits phytosanitaires, fin de l’allégement des charges pour l’emploi saisonnier), mais aussi les risques exogènes à l’exploitation (normes européennes, normes environnementales françaises) ». Ils souhaitent participer à la gestion des nuisibles et ravageurs, assurer la pérennité du matériel végétal à travers un travail de recherche sur les maladies et mettre en oeuvre le pilotage d’ateliers de bonnes pratiques.
Réaliser l’agropôle
Leur projet, c’est l’agropôle, « un pôle d’excellence pour l’agriculture varoise ». Il s’agit de rassembler, sur un même site, un lieu institutionnel, des salles de formation, un vignoble de formation, d’expérimentation et de démonstration de matériels et de pratiques, une cave, une vitrine commerciale de l’agriculture varoise (magasin de vente collectif). Sur leur « catalogue », on trouve aussi la mise en place d’une cellule de communication, des partenariats avec les collectivités, la création d’une base de données pour un partage de connaissances, le développement du soutien juridique, l’encouragement et l’accompagnement de la diversification, etc. L’ambition est grande. Comme l’a conclu Gérald Fabre, «iln’y a plus qu’à se mettre au travail ».