Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
PÉAGES «GRATUITS»: LES AUTOMOBILISTES VONT-ILS PAYER?
Vinci Autoroutes entend réclamer aux automobilistes « identifiés » le montant des péages non réglés par ceux qui sont passés sans payer lors des opérations Gilets jaunes.
Les opérations « péages gratuits » étaient-elles un vrai-faux cadeau des Gilets jaunes ? La société Vinci Autoroute se lance dans une opération de demandes de régularisation auprès des usagers passés sans payer. Avec son système de surveillance vidéo, la société va les identifier.
Des courriers bientôt envoyés
Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, les opérations «péages gratuits» ont été nombreuses sur le réseau autoroutier. Barrières arrachées ou enlevées : les manifestants incitaient les automobilistes à ne pas s’acquitter de leur dû. « Nous allons dans les prochaines semaines adresser des courriers aux automobilistes qui sont ainsi passés et ont été identifiés », indiquait Vinci, hier.
Pas d’amende
La société d’autoroutes précise toutefois que, contrairement à ce que permet la loi, Vinci ne réclamera pas l’amende de 20 euros pour « passage en force ». « L’objectif n’est pas de pénaliser nos clients mais simplement de réclamer ce qui est dû », précise Vinci Autoroutes, qui rappelle que cette « gratuité » a été organisée contre son gré. Aux péages, les automobilistes étaient parfois décontenancés. Malgré l’absence de barrières, « certains s’acquittaient toutefois du montant du péage», comme le rappelle la société.
Comment identifier les automobilistes ?
Reste une inconnue: comment identifier les automobilistes ? Les sociétés d’autoroutes s’appuient en temps normal sur le système de vidéosurveillance installé sur les barrières de péage. Mais, dans nombre de cas, comme on a pu le constater, les caméras avaient été tournées vers le sol ou vers le ciel par les Gilets jaunes pour empêcher la fameuse identification. L’ont-elles été systématiquement ? La « précaution » est-elle réellement suffisante pour empêcher Vinci de retrouver les automobilistes ? Réponse dans les semaines qui viennent dans vos boîtes aux lettres. Les sociétés d’autoroutes peuvent en effet (depuis 2013) consulter le fichier des plaques d’immatriculation du ministère de l’Intérieur et adresser directement au contrevenant un avis de paiement.
Des dizaines de millions
Vinci Autoroutes rappelait dimanche que cette mobilisation des Gilets jaunes et les débordements qui les ont accompagnés avaient impactés près de 250 sites par des actions de filtrage, de blocage menées au niveau des échangeurs autoroutiers et sur les voies de circulation. Six bâtiments d’exploitation ont été entièrement détruits par le feu, 15 échangeurs et péages incendiés également, ainsi que des locaux commerciaux et des «dizaines d’actes » de vandalisme sur des installations techniques. Depuis le 17 novembre, début de la mobilisation, la société estime le montant des dégâts à plusieurs dizaines de millions d’euros, en attente d’un chiffrage plus précis en fin de conflit.