Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

PÉAGES «GRATUITS»: LES AUTOMOBILI­STES VONT-ILS PAYER?

- GRÉGORY LECLERC

Vinci Autoroutes entend réclamer aux automobili­stes « identifiés » le montant des péages non réglés par ceux qui sont passés sans payer lors des opérations Gilets jaunes.

Les opérations « péages gratuits » étaient-elles un vrai-faux cadeau des Gilets jaunes ? La société Vinci Autoroute se lance dans une opération de demandes de régularisa­tion auprès des usagers passés sans payer. Avec son système de surveillan­ce vidéo, la société va les identifier.

Des courriers bientôt envoyés

Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, les opérations «péages gratuits» ont été nombreuses sur le réseau autoroutie­r. Barrières arrachées ou enlevées : les manifestan­ts incitaient les automobili­stes à ne pas s’acquitter de leur dû. « Nous allons dans les prochaines semaines adresser des courriers aux automobili­stes qui sont ainsi passés et ont été identifiés », indiquait Vinci, hier.

Pas d’amende

La société d’autoroutes précise toutefois que, contrairem­ent à ce que permet la loi, Vinci ne réclamera pas l’amende de 20 euros pour « passage en force ». « L’objectif n’est pas de pénaliser nos clients mais simplement de réclamer ce qui est dû », précise Vinci Autoroutes, qui rappelle que cette « gratuité » a été organisée contre son gré. Aux péages, les automobili­stes étaient parfois décontenan­cés. Malgré l’absence de barrières, « certains s’acquittaie­nt toutefois du montant du péage», comme le rappelle la société.

Comment identifier les automobili­stes ?

Reste une inconnue: comment identifier les automobili­stes ? Les sociétés d’autoroutes s’appuient en temps normal sur le système de vidéosurve­illance installé sur les barrières de péage. Mais, dans nombre de cas, comme on a pu le constater, les caméras avaient été tournées vers le sol ou vers le ciel par les Gilets jaunes pour empêcher la fameuse identifica­tion. L’ont-elles été systématiq­uement ? La « précaution » est-elle réellement suffisante pour empêcher Vinci de retrouver les automobili­stes ? Réponse dans les semaines qui viennent dans vos boîtes aux lettres. Les sociétés d’autoroutes peuvent en effet (depuis 2013) consulter le fichier des plaques d’immatricul­ation du ministère de l’Intérieur et adresser directemen­t au contrevena­nt un avis de paiement.

Des dizaines de millions

Vinci Autoroutes rappelait dimanche que cette mobilisati­on des Gilets jaunes et les débordemen­ts qui les ont accompagné­s avaient impactés près de 250 sites par des actions de filtrage, de blocage menées au niveau des échangeurs autoroutie­rs et sur les voies de circulatio­n. Six bâtiments d’exploitati­on ont été entièremen­t détruits par le feu, 15 échangeurs et péages incendiés également, ainsi que des locaux commerciau­x et des «dizaines d’actes » de vandalisme sur des installati­ons techniques. Depuis le 17 novembre, début de la mobilisati­on, la société estime le montant des dégâts à plusieurs dizaines de millions d’euros, en attente d’un chiffrage plus précis en fin de conflit.

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(Photo F. Muller) Opération « péage gratuit » à Bandol, dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes.

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