Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le chiffre 51

- ROMAIN ALCARAZ ralcaraz@nicematin.fr

Dans son salon réchauffé par un poêle, histoire de combattre les températur­es qui approchent le zéro ces temps-ci, Claude Marcelin soupire. Les images dont il parle, ce sont celles de l’associatio­n L214, qui ont favorisé une opinion publique franchemen­t défavorabl­e aux industries agricoles. Mais pour le Varois, on passe à côté d’un autre problème.

« Des agneaux retrouvés avec la trachée ouverte »

« Le loup, il tue tout ce qui bouge. Pas seulement pour se nourrir, ce n’est pas vrai. » Et les souvenirs de bêtes blessées remontent à la surface. « On a vu des agneaux avec la trachée ouverte, qui respiraien­t encore. D’autres animaux traînant ses tripes sur le sol. La dernière fois, une agnelle avait l’épaule arrachée, toujours vivante. Là oui, les bêtes souffrent. » Sans compter le « gaspillage » que produisent ces attaques. Alors l’éleveur s’adapte. Propriétai­re d’un cheptel d’environ 120 animaux (une centaine de moutons, une quinzaine de chèvres et une dizaine de vaches), il investit pour protéger son exploitati­on. « Nous avons augmenté notre installati­on de clôtures électrique­s, avec davantage de fils pour essayer que les loups ne pénètrent pas sur nos terres. Sans compter les deux chiens patous, un troisième que l’on élève. » De nouvelles bornes pour envoyer le courant dans les clôtures ont également dû être installées. Mais ça ne suffit pas. « Tous les matins, quand je me réveille, la première chose que je fais, c’est le tour des bêtes. » Les indemnités, dont peuvent bénéficier les éleveurs, Claude Marcelin « ne les demande pas ». «Trop compliqué », notamment parce que «parfois, on ne retrouve qu’une oreille ». Il explique : « Après une attaque de loup, si on ne retrouve pas le cadavre, les sangliers passent, puis les renards. Et maintenant, les vautours aussi ! » Pour l’heure, Claude Marcelin, avec ses fils, poursuit l’activité agricole de son exploitati­on. Fromage de chèvres, veaux et agneaux pour la boucherie… «Le loup, on vit avec depuis longtemps. On a toujours eu des petites attaques. Mais là, à force, ça fait beaucoup. » Et de conclure : «Si ça continue, j’ai peur pour mon exploitati­on. »

C’est le nombre d’abattage de loup autorisé en . Pour l’heure,  canidés ont fait l’objet de tirs de prélèvemen­t. Dont  pour le départemen­t du Var.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France