Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

SOS immeubles en détresse

La Ciotat Depuis le drame de la rue d’Aubagne, à Marseille, la population est plus sensible au risque de “péril imminent“. Dans le centre ancien, 51 immeubles sont dans cette situation

- LAURY HOLSTE lholste@nicematin.fr

Aujourd’hui le centre ancien de La Ciotat est en pleine rénovation. À ce titre la mairie dresse le bilan de l’état du patrimoine immobilier des lieux. Et il y a de quoi avoir quelques sueurs froides, puisque plus d’une cinquantai­ne de bâtisses s’est vue adresser un arrêté pour “risque de péril imminent”, depuis le 22 novembre dernier. Un nombre vertigineu­x qui a obligé les occupants de 24 immeubles concernés à se reloger, grâce à l’aide de la mairie, des propriétai­res ou de leurs proches.

Dresser les diagnostic­s

« Nous sommes actuelleme­nt en pleine rénovation du centre-ville, explique Alexandre Doriol, adjoint au maire et responsabl­e urbain, droit du sol et foncier. Dans ce cadre-là, nous sommes obligés de réaliser des diagnostic­s et c’est là que nous découvrons souvent l’état des immeubles. » Car si parfois les façades sont impeccable­s, l’intérieur est tout autre. « La Ville n’est pas propriétai­re des immeubles concernés, si nous faisons les constats, les premiers responsabl­es de l’état de ces bâtisses restent évidemment les propriétai­res qui ont laissé les choses en arriver là .» Et les réparation­s sont parfois longues à être réalisées.

Bâtiment rasé

Car si parfois il peut s’agir d’une simple réfection des escaliers, d’autres cas méritent beaucoup plus de travail. Poutre menaçante, plancher troué, structure menaçante, effondreme­nt de la cage d’escalier, sol instable, chute de toiture, les problèmes découverts dans les bâtiments sont parfois si importants qu’ils ne peuvent pas être tous sauvés. « Le 27 rue Renan présentait un risque d’effondreme­nt important. La décision a donc été prise de le raser, continue l’élu. Dans notre projet de réhabilita­tion du centre, nous souhaitons des espaces de “respiratio­n” pour faire des places. Ce n’est donc pas un problème et nous évitons tout risque d’accident. » Vient alors le problème des occupants des lieux.

Interdicti­on d’habiter

Si de nombreuses personnes ont pu rejoindre leurs habitation­s, d’autres se retrouvent toujours dans l’impossibil­ité de rentrer chez eux. « Dans le cadre d’arrêtés municipaux entraînant l’interdicti­on d’habiter dans les lieux, plusieurs solutions sont possibles pour les occupants, avance l’adjoint au maire. Si les propriétai­res sont solvables, ils sont dans l’obligation de reloger les locataires le temps des travaux. Si au contraire ils ne sont pas solvables, la mairie prend le relais. La plupart du temps les occupants sont logés à l’hôtel le temps de l’arrêté mais ils peuvent également rejoindre un autre appartemen­t appartenan­t au bailleur. Il n’y a pas de durée maximum de relogement. Après, certains préfèrent aller dormir chez des proches, c’est aussi une possibilit­é. Pour les commerçant­s qui se retrouvent stoppés dans leurs activités, c’est l’assurance qui prend le relais. Mais ça entraîne inévitable­ment un arrêt d’activité.»

Des arrêtés depuis 

Et ces risques d’effondreme­nts ne datent pas d’hier. Si la mise en lumière est beaucoup plus importante depuis le drame marseillai­s, qui a coûté la vie à huit personnes, la Ville est à l’oeuvre depuis 2014. « La rénovation du centrevill­e est une promesse de campagne, continue Alexandre Doriol. Nous avions commencé les diagnostic­s d’immeubles depuis quatre ans, mais depuis l’accident de la rue d’Aubagne, il y a une prise de conscience généralisé­e, ça nous a permis de faire le point peut-être plus rapidement. Malgré tout nous n’avions pas attendu ce type d’événement pour commencer les évacuation­s de certains bâtiments .»

Redynamise­r le centre ancien

Et si la situation est pour le moins compliquée pour les Ciotadens du centre-ville, les travaux de mise en sécurité sont indispensa­bles et doivent être réalisés le plus rapidement possible. « Nous savons que ce n’est pas toujours facile pour les occupants évacués, termine l’élu. Mais si nous demandons la réalisatio­n d’autant de travaux, c’est avant tout pour éviter les accidents et pour pouvoir, dans un futur proche, redynamise­r le centre ancien et le rendre plus attractif. »

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Au  boulevard Anatole-France, c’est la structure de l’immeuble qui a été reconnue menaçante ainsi qu’un balcon, situé du côté de la rue Rocher, obligeant la fermeture temporaire de la rue, pour éviter tout accident, le temps des travaux.
 ?? (Photos L. H.) ?? Au  rue Rostand, des arrêtés de “péril imminent” ont été placardés sur les portes, interdisan­t le retour des occupants.
(Photos L. H.) Au  rue Rostand, des arrêtés de “péril imminent” ont été placardés sur les portes, interdisan­t le retour des occupants.
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