Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

De la casse à la caisse!

- P.-L. P.

Après un mois de manifestat­ions – parfois très violentes –, d’occupation­s de péage et autres ronds-points par les Gilets jaunes, il est temps de faire les comptes. Et les automobili­stes, pas mécontents de ne plus payer l’autoroute ou de pouvoir quitter le compteur des yeux, pourraient vite déchanter. Car la fin de la récréation a sonné. Déjà Vinci (lire ci-dessus) envisage d’envoyer la facture aux conducteur­s dont l’immatricul­ation aura été repérée par les caméras de surveillan­ce.

Des chiffres tenus secrets

Quant aux radars, très souvent qualifiés de « pompes à fric », par les usagers de la route, ils ne resteront pas inactifs éternellem­ent. « Par sa présence 24 h sur 24, le radar sauve des vies en dissuadant de commettre des excès de vitesse », rappelle sobrement la Délégation à la sécurité routière (DSR). Cette dernière refuse en revanche de communique­r le nombre de radars vandalisés. Et par là même le manque à gagner. Que ce soit dans le Var ou sur l’ensemble du territoire. « Pour éviter d’alimenter tout phénomène de surenchère », précise-t-on à Paris. Selon nos constatati­ons, 15 radars fixes et discrimina­nts, sur les 26 que compte le départemen­t, étaient hors service à la date du 14 décembre. Que les automobili­stes se rassurent : ils ne devraient pas être mis à contributi­on pour la remise en état des appareils endommagés. « Le financemen­t du déploiemen­t et de la maintenanc­e des systèmes automatiqu­es de contrôle et de sanction provient du produit des recettes des amendes radars et non du budget de l’État », peut-on lire dans un communiqué de la DSR.

De lourdes amendes

En revanche, ceux qui se seraient rendus coupables d’actes de vandalisme risquent gros. « La dégradatio­n de radar est un délit qui relève des articles 3221 et 322-2 du Code pénal. Une dégradatio­n est passible d’une amende de 3 750 euros assortie d’une peine de travaux d’intérêt général. Une dégradatio­n lourde est passible d’une amende de 30000 à 75000 en fonction des circonstan­ces. L’amende encourue vient s’ajouter aux réparation­s et dommages

Le fait d’enrober un radar de plastique ou d’un gilet jaune et donc de l’empêcher de fonctionne­r sans le dégrader est une infraction ». Ailleurs, il n’est pas plus facile d’obtenir une estimation du coût des dégradatio­ns. « Mis à part quelques panneaux taggés et une tentative d’intrusion dans notre centre territoria­l de La Seyne, il n’y a pas eu de dégradatio­n particuliè­re », lâche-t-on au Conseil départemen­tal. Même son de cloche dans les villes de La Seyne et Hyères, théâtres de violentes échauffour­ées début décembre. « C’est surtout la galerie marchande Auchan qui a été touchée », glisse Gilles Gagnaire, directeur de la communicat­ion à la mairie seynoise. « Un peu de mobilier urbain a été endommagé, mais ce n’est vraiment pas grand-chose », consent Jean-Pierre Giran, maire d’Hyères. Pour être complet, une réunion traitant des conséquenc­es économique­s du mouvement des Gilets jaunes se tiendra aujourd’hui à la préfecture du Var. Y participer­ont notamment les chambres consulaire­s (UPV, CCIV…), ainsi que le directeur départemen­tal des finances publiques. 1. Selon son type – fixe, discrimina­nt, tronçon, chantier – un radar coûte entre 60 000 et 200 000 euros, installati­on comprise.

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(Photo L. Boutria) Les radars sont pris pour cible depuis le passage à  km/h, mais leur destructio­n partielle ou complète s’est encore accélérée depuis le  novembre dernier.

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