Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

“Gilets jaunes”: la semaine décisive de Macron

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Rassuré par le recul de la mobilisati­on des « gilets jaunes », l’exécutif engage une course contre la montre pour appliquer les mesures sociales d’Emmanuel Macron qui va réunir aujourd’hui à l’Elysée des ministres et des assureurs privés. Focalisé sur cette crise sans précédent, le chef de l’Etat a annulé son déplacemen­t prévu à Biarritz pour le lancement de la présidence française du G7 afin de préparer la « grande concertati­on nationale » censée apaiser les esprits.

Un débat jusqu’au mars

C’est une « priorisati­on normale de mon agenda » ,adéclaré M. Macron en marge d’une rencontre avec son homologue burkinabé Roch Marc Kaboré à l’Elysée. Il va réunir, aujourd’hui, « l’ensemble des mutuelles et assureurs privés » ainsi que des « ministres pour organiser le débat public national que je souhaite finaliser et clarifier dans ses règles d’ici à mercredi, ce qui imposait ma présence à Paris », a-t-il ajouté. Les modalités de ce grand débat, prévu jusqu’au 1er mars, sont encore floues. Il doit s’appuyer fortement sur les maires et aborder quatre grands thèmes (transition écologique, fiscalité, organisati­on de l’État, et démocratie et citoyennet­é – dans lequel a été insérée l’immigratio­n). En attendant, le Premier ministre Édouard Philippe a donné le coup d’envoi d’une semaine décisive pour tenter de remettre la Macronie à flot, en détaillant, dans un entretien aux Échos, les gestes annoncés six jours auparavant par Emmanuel Macron. Principale mise au point du Premier ministre, le gain de 100 euros net pour les salariés proches du Smic passera « par une hausse massive de la prime d’activité » qui sera versée «dès le 5 février pour compléter le salaire de janvier ». Matignon dit assumer le fait que 1,2 million de smicards ne bénéficien­t pas de la mesure, car ils se trouvent grâce à d’autres revenus dans les 30 % des foyers Français les plus aisés. « Mais nous en débattrons naturellem­ent au Parlement », a souligné Edouard Philippe.

Le coût des mesures : , milliards d’euros

Au total, ces mesures, parmi lesquelles figurent aussi les heures supplément­aires défiscalis­ées ou l’exemption de hausse de CSG pour certains retraités, vont coûter selon Matignon 10,3 milliards d’euros, gel de la taxe carbone compris, et creuser le déficit, qui devrait atteindre 3,2 % du PIB en 2019. Elles doivent désormais être présentées en projet de loi mercredi en Conseil des ministres, avant de passer à l’Assemblée nationale jeudi et au Sénat vendredi.

Le « Ça suffit » de Castaner

Le timing est serré. Le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand en a appelé à « la responsabi­lité des parlementa­ires » pour valider les mesures dès vendredi, afin qu’elles soient applicable­s au 1er janvier. Pendant ce temps, plusieurs ronds-points ont commencé à être évacués. Ces évacuation­s vont « se poursuivre », a affirmé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. « Je le dis clairement : “Ça suffit !” », a-t-il insisté, ajoutant qu’« on ne peut pas continuer à paralyser l’économie française ».

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