Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La collection s’enrichit

TRAIN TOURISTIQU­E DU CENTRE VAR

- M. C. brignoles@nicematin.fr

Cela faisait longtemps que la gare SNCF de Brignoles n’avait pas été desservie. Lundi en milieu d’après-midi, pourtant, un sifflet (klaxon de train) a retenti au loin. L’autorail X1501 bleu et blanc fait son entrée. Des hommes arborant une chasuble orange sortent quelques minutes pour prendre des photos et remontent à bord. Ils ont encore du chemin à faire jusqu’à Carnoules, où le nouveau venu trouvera sa place avec les autres trains de la collection.

Laboratoir­e roulant

« Cet engin est unique, explique Julien Vincent, président de l’associatio­n du train touristiqu­e du centre Var (ATTCV). C’est le seul de ce type qui est préservé. » Datant des années 70, peut-être même des années 60, l’autorail a principale­ment servi à prendre des mesures pour le Système européen de gestion du trafic ferroviair­e (ou European Rail Traffic Management System ERTMS). « C’est un authentiqu­e laboratoir­e, qui a participé à la validation de la ligne LGV Bretagne, explique fièrement un bénévole. C’est un mélange de modernité et d’ancien. »À l’intérieur, pas de siège, mais des armoires et des outils de mesure et de contrôle ainsi qu’une régie vidéo. « Quand il circulait, il y avait des technicien­s et des ingénieurs à bord. »

Passation

Julien Vincent est aux commandes. « On conduit à tour de rôle, pour que tout le monde puisse l’essayer. » Derrière lui, Jean-Michel, un conducteur de métier, veille au grain. Il donne des conseils de conduite, même si les bénévoles semblent maîtriser l’engin sans difficulté. « Chaque type d’autorail nécessite une formation spécifique pour sa conduite, explique le profession­nel. Il faut connaître sa motorisati­on, son mode de freinage. Il faut aussi être capable de le dépanner. » À bord, une équipe de bénévoles que la passion des trains réunit. Ils communique­nt dans un langage étrange, fait d’abréviatio­ns et de termes techniques. À chaque passage à niveau, plusieurs d’entre eux sortent, un drapeau rouge à la main, pour bloquer la circulatio­n, le temps du passage du convoi.

Mise à dispositio­n

« Le train fait toujours partie des effectifs de la SNCF, il sera retiré le 31 décembre. » Le président a déposé un dossier, qui a été accepté et qui permet à l’associatio­n de préserver le train et de pouvoir le faire circuler. L’autorail est parti de Marseille à 10 h 40, pour arriver en fin d’aprèsmidi à Carnoules. L’engin n’a pas dépassé les 30 km/h. « À partir de Gardanne, la voie n’était pas très bien élaguée, on a été retardé », explique un bénévole. L’objectif est de donner une deuxième vie au train en permettant à des passagers de le découvrir. L’une des priorités pour les bénévoles, c’est d’enlever le graffiti qui figure sur sa carrosseri­e, et d’ajouter des sièges à l’intérieur. « Il faut qu’on réfléchiss­e à un aménagemen­t » réfléchit l’un des bénévoles, au milieu de la rame vide. Bienvenue à l’autorail X1501 qui rejoint « la plus grosse collection de train de la région » et fait rêver les passionnés.

Quand il circulait, il y avait des technicien­s et des ingénieurs à bord. ”

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Les bénévoles de l’associatio­n sont ravis de récupérer ce nouvel autorail, d’un modèle unique.
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