Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le chef Sanjou fait voyager les saveurs de Provence Les Arcs
Depuis le Relais des moines jusqu’en terre promise d’Israël ou sur les mers éloignées des Caraïbes, Sébastien Sanjou défend une certaine idée de la cuisine à la française
Est-ce parce que le service approche que le débit verbal de Sébastien Sanjou est si rapide ? Ce serait mal connaître le bonhomme. Car ce n’est pas le “coup de feu” qui changera la donne : le chef étoilé du Relais des moines est du genre speed. D’autant plus lorsqu’il parle de sa passion, ses projets, ses ambitions. Alors, au pas de course, on le suit. Et on écoute. L’homme n’est pas forcément pressé, mais il est sur le départ. Il s’envole le lendemain (hier) pour Tel-Aviv. « Ce sera ma 6e participation à l’événement So french, so food (lire par ailleurs). Je l’ai raté l’an dernier, mais là, j’y serai. » En Israël, il s’agit pour le Varois de « découvrir ». « Je serai en résidence dans un restaurant. Avec comme objectif de réaliser trois dîners, les 10, 11 et 12 février. » Dans le détail, Sébastien Sanjou sera aux fourneaux pour deux entrées et deux plats chaque soir. Même chose pour son homologue autochtone, le chef Ofir Dvir. Et, cerise sur le gâteau pour les clients chanceux de La Brasserie, une entrée et un plat seront réalisés par les deux hommes réunis.
Des influences, mais une identité intacte
L’objectif de l’événement étant de mettre à l’honneur la gastronomie française en terre promise, Sébastien Sanjou ne se lancera pas dans des plats expérimentaux. « C’est un pays méditerranéen, avec une cuisine sous influence syrienne, libyenne… Ils sont très forts pour les mélanges d’épices. » Au point de donner des idées au chef français ? « Je me nourris de ces influences, notamment pour les techniques de cuisson par exemple. Mais pas forcément pour les saveurs. Chaque chef possède sa propre identité, qu’il met parfois des années à trouver. Je suis friand des découvertes, mais je garde ma cuisine, mon identité. » Une identité, un caractère, c’est sûr, le chef des Arcs n’en manque pas. Avec, toujours l’envie de « partager » . « L’idée, c’est de s’amuser, d’amener notre vision de la cuisine française pour un échange dynamique. » Ce sera un peu le même principe aux Caraïbes, pour l’opération Goût de France. « Cette année, je serai sur le Club Med 2, un cinq mats magnifique. L’année dernière, j’étais à Hong-Kong. » Dure, dure, la vie de chef étoilé…