Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Crise inédite entre Paris et Rome

Au lendemain du rappel de l’ambassadeu­r de France à Rome, Matteo Salvini a « invité » pour une discussion, son homologue français. Sans accepter, Christophe Castaner appelle au dialogue

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Le ton était donné, hier, par Christophe Castaner devant une caméra de BFMTV. « D’abord, on ne me convoque pas ». « Il se trouve que jeudi, j’étais avec le secrétaire d’État de Matteo Salvini dans une instance européenne et que nous avons échangé, y compris sur les questions migratoire­s, a-t-il expliqué. « Le dialogue est constant entre nous, il faut qu’il soit respectueu­x et j’invite chacun à entrer dans ce cadre là, a poursuivi le ministre. Mais je peux vous dire qu’hier les échanges avec le secrétaire d’État italien se sont bien déroulés. » Sans accepter l’invitation de Matteo Salvini, il assure : «Je suis prêt à l’accueillir aussi ». Le ministre italien de l’Intérieur a invité son homologue pour évoquer les dossiers en souffrance. « Depuis toujours, nos pays entretienn­ent de solides relations bilatérale­s, en particulie­r sur la sécurité, le terrorisme et l’immigratio­n », assure le patron de la Ligue (extrême droite), dans un courrier envoyé hier. Ces relations « peuvent et doivent être encore développée­s dans un intérêt stratégiqu­e réciproque », ajoute-t-il. « Dans ce cadre, je serais particuliè­rement heureux de vous inviter à Rome, pour une discussion et un échange fructueux sur les dossiers en cours ». Matteo Salvini se dit « très intéressé par la collaborat­ion que vous avez proposée sur le rapatrieme­nt des migrants économique­s». Jeudi, Matteo Salvini a évoqué « trois questions fondamenta­les » :les refoulemen­ts de migrants à la frontière française (60 000 depuis 2017), la quinzaine de « terroriste­s » d’extrême gauche condamnés en Italie et installés en France, et les contrôles « vexatoires » imposés aux travailleu­rs frontalier­s. Une rare escalade entre deux pays de l’UE, qui cristallis­e un peu plus les lignes de fracture en Europe, à quelques mois des élections européenne­s. Objet de violentes critiques de la part de l’exécutif français, Matteo Salvini n’a pas mâché ses mots non plus contre le président français, Emmanuel Macron : « Il gouverne contre son peuple », « Plus vite il rentrera chez lui, mieux ça vaudra ! »

Fly Rider à San Remo

En marge de ces tensions, Maxime Nicolle alias Fly Rider, une des figures des «gilets jaunes», s’est rendu hier à San Remo, en plein festival de la chanson, pour «montrer que le contact entre le gouverneme­nt italien et la liste d’Ingrid Levavasseu­r n’est en rien représenta­tif du mouvement des “gilets jaunes” et que les citoyens français et italiens sont unis dans la galère de tous les jours». Il sera aujourd’hui à la frontière franco-italienne à Vintimille avec des «gilets jaunes» de toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

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(Photo AFP) Les tensions sont au maximum entre les deux pays.

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