Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Hyères écartée, le coup de colère de Jean-Pierre Giran
« C’est un scandale ! ». La mise à l’écart du Val des Rougières du dispositif a déclenché la colère de Jean-Pierre Giran, le maire de Hyères. « Je suis stupéfait que ce quartier qui a été répertorié comme priorité de niveau 1 par la préfecture du Var (étude Habitat et Territoire, juin 2017), a été écarté des nouveaux “quartiers de reconquête républicaine” ». A contrario, il se satisfait du classement légitime pour Toulon et La Seyne. « Nous avions multiplié, ces derniers mois, les courriers avec Hubert Falco et Marc Vuillemot, maires de Toulon et La Seyne, pour demander des renforts. Hyères en a été écartée. Je vais demander que la situation soit revue, faute de quoi l’État portera l’entière responsabilité de ce qui se passera. »
Assassinats, stups et intimidations
Et l’élu de lister les faits survenus dans ce quartier : trois assassinats ces dernières années, un règlement de comptes il y a un mois, de nombreux coups de feu, un commerçant menacé par quatre hommes encagoulés et armés, des menaces proférées à l’encontre du personnel de la crèche par des trafiquants, une société chargée de la propreté qui a dénoncé le contrat en raison de craintes, des dizaines de véhicules brûlés, une salle des fêtes et des commerces systématiquement dégradés. « Et, à Noël, des malfrats ont cambriolé les locaux pour y voler des cadeaux des enfants ! On ne peut pas dire que cela soit le signe d’une grande sérénité ». Il poursuit sur le désengagement en matière de police. « Si les choses sont à peu près tenues, c’est grâce à la police municipale face à la quasi-inexistence de la police nationale dont le manque d’effectif est flagrant. On leur prête les boucliers et les casques ! Le contribuable hyérois paie les défaillances de l’État ». Quant au motif invoqué pour ne pas être intégré dans le dispositif, il le trouve « incohérent. Il n’y a pas de contiguïté entre La Seyne, Toulon et… Hyères ». Et de rappeler que les délinquants ne connaissent pas de « frontières».« Récemment, un policier toulonnais de la Bac a été violemment agressé à Hyères. Que l’on ne vienne pas parler ici de contiguïté… ».
« Emmanuel Macron connaît bien la ville maispasleValDé!»
Pour lui la situation est « injuste pour une ville qui investit énormément de moyens dans les quartiers. Dans le même temps, on assiste à un désengagement systématique de l’État alors que les problèmes augmentent ». Dans le collimateur : la suppression aussi de deux quartiers prioritaires (Les Maurels, La Blocarde/Les Bosquets). Jeudi, lors d’une rencontre avec l’inspecteur d’académie, il lui a été signifié la probabilité de supprimer trois postes surnuméraires (écoles Excelsior, Saint-Exupéry, Michelet). Entre autres. Et le maire de porter un dernier tacle. « Je suis surpris de cette décision, d’autant plus qu’Emmanuel Macron connaît bien la commune d’Hyères. J’ai appris qu’il était venu à Noailles, à Porquerolles, sur la presqu’île de Giens, à PortCros. Mais il aurait dû venir au Val des Rougières ! Il n’y a pas que le tourisme et les vacances ici ! »