Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Christian Estrosi et le stade ciblés par deux projets d’attentats déjoués

- F. L.

Devenu premier adjoint après sa démission motivée par le non-cumul des mandats, Christian Estrosi aurait été visé par un projet d’attentat. « En 2016, un individu sur zone, en l’occurrence Rachid Kassim, qui téléguidai­t deux jeunes Azuréennes, leur avait suggéré un certain nombre de cibles, notamment celle-là », se souvient JeanCharle­s Brisard. Ces deux jeunes filles, dont une mineure convertie, avaient finalement renoncé : « Considéran­t qu’il était, pour elles, parfaiteme­nt impossible de l’atteindre, elles s’étaient ravisées, projetant de frapper à l’arme blanche des militaires, au hasard, dans la rue. » Détail éloquent : « Elles étaient tellement déterminée­s à agir qu’elles avaient même rédigé un faux article de presse mentionnan­t l’attentat qu’elles s’apprêtaien­t à commettre. » Et Jean-Charles Brisard de lire le contenu intégral de ce communiqué délirant, daté du 19 août 2016 et saisi dans un ordinateur : « Flash info spécial attaque à Nice : deux femmes en burqa tuent à coups de couteau un adjoint au maire et se font tuer par la police. La thèse de l’attaque terroriste est privilégié­e. 11 h 34 : l’attentat a été revendiqué par l’État islamique. » La majeure, en mai dernier, s’est vu infliger par le tribunal correction­nel de Paris 4 ans de prison, dont 18 mois avec sursis et mise à l’épreuve. Elle avait déjà été condamnée par un tribunal pour enfants après avoir tenté, adolescent­e, de rejoindre la Syrie.

Sa soeur cadette

Quelques mois plus tard, sa soeur cadette fomentait à son tour un projet d’attentat. La cible étant, cette fois, le stade de Nice, l’Allianz Riviera. Là encore, et très heureuseme­nt, rien ne s’est passé. Si les modalités de l’action restent floues, on sait juste qu’une enquête a été ouverte à Paris, où la jeune fille se trouverait toujours actuelleme­nt, dans l’attente d’un jugement. En octobre 2018, la procédure était toujours en cours. « Initialeme­nt, il n’y avait pas assez d’éléments pour qualifier ces préparatif­s de projet en tant que tel », rappelle Jean-Charles Brisard. « Mais au fil des investigat­ions, on s’est rendu compte qu’il existait effectivem­ent un quelque chose d’assez abouti. » Suffisamme­nt, en tout cas, pour que la Direction générale de la sécurité intérieure prenne l’affaire au sérieux, ce que confirme une source proche de l’enquête. Dans l’entourage du maire de Nice, ces informatio­ns ne sont pas démenties. « C’est possible. Jean-Charles Brisard a raison sur le fond, pour autant nous n’avons jamais eu d’informatio­n précise, par qui que ce soit, sur ces projets d’attentats », précise-t-on au cabinet de Christian Estrosi.

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(Archives NM) La DGSI avait pris l’affaire au sérieux.

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