Le président de la CCI italienne : « Des caprices »

Agostino Pesce, président de la Chambre de commerce italienne Nice-Côte d’Azur, applaudit à la réaction du maire de Cuneo. « De notre côté, les deux drapeaux sont toujours bien en vue dans nos nouveaux bureaux. Français et italien. Auxquels s’ajoute celui de l’Union européenne. » « C’est un peu chaud de part et d’autre, il faut que cela s’arrête rapidement. Les entreprises n’ont pas besoin de ça », estime M. Pesce. « Je ne pense pas que cette crise politique puisse nuire aux échanges. Mais ce n’est pas bon, et cela ne correspond pas du tout aux idées, aux intentions, aux liens qu’il existe entre Français et Italiens. » Agostino Pesce ne croit pas que ce coup de sang ait des incidences fâcheuses sur les échanges commerciaux. « Sauf si certains contrats étaient en cours entre les deux États, dont nous ne serions pas informés. Mais sur notre activité quotidienne, non, nous n’avons pas à nous poser de questions, juste parce que nos deux gouvernements font des caprices. » Une certaine arrogance française, montrée du doigt par les Italiens ? « C’est peut-être une vision désuète », rétorque le président qui enfonce le clou : « Nous avons des politiciens qui s’amusent avec Facebook, Twitter et tout le reste, et qui sont en campagne en permanence. » Il faut siffler la fin de la récréation, espère-t-il en substance. Tout en jugeant que « la position de l’UE sur la crise des migrants n’est pas correcte », celle-ci consistant à « laisser l’Italie se débrouiller ». Il est donc temps de « s’occuper des vrais problèmes de gens », notamment du pouvoir d’achat, plutôt que de « détourner l’attention ». « Je ne vois pas les supermarchés de la Côte d’Azur cesser d’acheter des produits italiens », conclut en souriant Agostino Pesce. Qui fait cette suggestion : « L’attitude du maire de Cuneo fait plaisir, c’est un geste significatif, important. Ce serait bien qu’à Nice et dans les autres villes de la région, on affiche le drapeau italien en guise de soutien. »