Piqué dans son orgueil

De retour pour le choc demain à Twickenham, Mathieu Bastareaud reconnaît avoir été un peu touché par sa mise à l’écart face aux Gallois

Mathieu Bastareaud a déclaré hier ignorer s’il demeurait vice-capitaine du XV de France, au sein duquel il fait son retour contre l’Angleterre, demain, après avoir été écarté en ouverture du Tournoi des six nations.

Etes-vous animé d’un esprit de revanche ?

Non. Pas du tout. J’ai  ans, j’ai appris à passer au-dessus avec le temps.

Avez-vous été touché ?

Il y a des choix qui sont faits. On peut les aimer, ne pas les aimer, mais il faut les accepter...

Avez-vous compris cette décision du sélectionneur ?

J’ai entendu ce qu’on m’a dit, voilà.

La trouviez-vous justifiée?

J’ai compris ce qu’il m’a dit.

Mais avez-vous été piqué dans votre orgueil ?

Un peu, oui.

Quid de votre association au centre avec Doumayrou également de retour ? C’est vrai que j’ai quelques repères avec ‘‘Geof’’, après ce sont les choix du coach. C’est vrai que ça a été un peu plus facile pour travailler cette semaine.

Vous pensez former une paire, être indissociables ?

Ce sont les coaches qui font les choix par rapport à la complémentarité. Je peux jouer avec n’importe qui. Je pourrais même jouer avec Dany Priso (pilier gauche).

Le sélectionneur a préféré remettre des joueurs expérimentés. Sentezvous cette responsabilité ?

Je comprends cette logique-là. Romain (Ntamack) et Thomas (Ramos) sont assez jeunes, ils débutent leur carrière internationale qui ne fait que commencer pour eux. Si on veut qu’ils durent, il ne faut pas les griller avec ce genre de match, ce genre de pression. Jouer à Twickenham, ce n’est pas n’importe quoi !

Le manque de leaders évoqué après le pays de Galles est-elle une raison de votre retour ?

Peut-être, je ne sais pas. Il y a des joueurs qui ont été mis en place en ce début de Tournoi, moi je rentre. Je vais aider du mieux possible sur ce que je sais faire, sur et en dehors. Mais après, des personnes ont été désignées (comme leaders).

Etes-vous toujours le vice-capitaine ? Je ne sais pas. Je n’étais pas dans le groupe (face aux Gallois). D’autres personnes ont peut-être pris la fonction.

Est-ce dur de s’investir autant sans être dans l’équipe?

C’est une remise en question. Il faut penser à comment être utile à l’équipe sans gêner la nouvelle dynamique mise en place. Je me suis mis, entre guillemets, un peu en retrait pour laisser les mecs s’installer et bosser.

Aimeriez-vous qu’on vous ‘‘lâche’’ ?

Ouais, ça serait bien. Mais ça fait  ans que c’est comme ça, j’ai appris à vivre avec, ça ne m’empêche pas de dormir.

Votre président à Toulon, Mourad Boudjellal, a évoqué récemment une possible reconversion comme N.. Alors ?

J’ai vu que le président avait fait un article assez enthousiaste dessus. C’est quelqu’un que je respecte beaucoup, mais je ne suis pas sûr qu’il ait les compétences pour parler d’un changement de poste à ce niveau-là.

L’idée ne vous plaît pas ?

Ce serait compliqué de mettre un bandeau avec les dreadlocks : il faudrait une taille de casque adéquate. Et après, je ne suis pas sûr que les piliers seraient vraiment chauds à me ‘‘lifter’’ (hisser en touche). Ca pourrait provoquer pas mal de lumbagos. Après, la ‘‘sécu’’, c’est pas top.