Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Des “dragounets” adoptés dans le centre ancien

Esmeralda Carta, artiste et fondatrice de la Catarineto, insuffle un vent de fraîcheur dans le coeur de la ville, avec son projet “Les dragons ? Ici, on fait avec !” Participat­if et humain...

- CARINE BEKKACHE cbekkache@nicematin.fr

Déposant son pinceau sur sa table de travail, Esmeralda Carta s’accorde une petite pause, puis jette un oeil autour d’elle. «Laruede Trans, j’y suis installée depuis cinq ans. Entre elle et moi, ça a tout de suite été le coup de foudre. » Suivi d’une histoire d’amour bardée de petites attentions… Et d’un premier “présent”, offert par la pétillante Esmeralda dès son arrivée : la “Catarineto”, associatio­n de profession­nels des métiers d’art visant à redonner vie au centre ancien et nécessitan­t, pour ce faire, l’appui financier de la Ville. « Chez moi, repenser les espaces urbains est comme une seconde nature », sourit cette Dracénoise de coeur, née à Venise il y a quarante-sept ans. Dessinatri­ce paysagiste, reconverti­e dans l’ébénisteri­e, Esmeralda imagine alors « une synergie créative, autour de l’art, dans un quartier paupérisé ».

Une impulsion humaine

Un bel élan, hélas réfréné par ce qu’elle qualifiera­it aujourd’hui de « mauvaises volontés ». Un geste de la main, et l’artiste se contente d’un laconique : « Ce quartier méritait un réel investisse­ment. Dommage. » Pour autant, Esmeralda n’en démord toujours pas : «Avecses façades, ses portes anciennes et ses escaliers en colimaçon en marbre, son potentiel est réel. Et il regorge de talents créatifs… » Qu’elle entend bien exploiter. Reprenant son pinceau, elle se remet à peindre. « Je voulais un projet de dynamisati­on qui s’intègre parfaiteme­nt au quartier. » Draguignan étant surnommée « la cité du dragon », ainsi sont nés, tout naturellem­ent dans l’esprit d’Esmeralda, les “dragounets” dracénois. Elle sourit. « J’ai choisi de revisiter ce mythe, emblème de notre cité, et de faire vivre toute une joyeuse compagnie de petits dragons, qui ont immédiatem­ent été adoptés par les habitants. » Puis, ouvrant grand la porte de son atelier, elle ajoute : «Ces dessins de dragounets grandeur nature, que j’entrepose ici, sont le coeur de ce projet participat­if. Conçus en bois, ils ont été peints par les Dracénois. Ma porte leur est grande ouverte.

Enthousias­me et spontanéit­é

Je voulais apporter quelque chose de coloré, de joli et qui, en même temps, donne une impulsion. » Artistique… et humaine. « Avant que ne me vienne cette idée, j’ai beaucoup échangé avec les citoyens, les associatio­ns, et tous les acteurs de la vie locale. Ce projet est avant tout le leur. » À l’extérieur, des passants s’arrêtent. Intrigués. Esmeralda les renseigne aussitôt : « Ces panneaux devraient être posés, je l’espère, dans le courant de l’année, un peu partout dans le centre-ville. Si vous souhaitez participer, je vous invite à entrer ! » Ce que ses interlocut­eurs s’empressent de faire. Leur emboîtant le pas à l’intérieur, Esmeralda est la plus heureuse : « J’ai allumé une flamme et les habitants, par leur enthousias­me, en garantisse­nt l’entretien. Je tiens à les remercier pour leur spontanéit­é et leur incroyable implicatio­n. Tout cela mérite d’être poursuivi… »

 ?? (Photos Dylan Meiffret) ?? Esmeralda a imaginé et fabriqué vingt panneaux en bois, mettant en scène des dragounets et des habitants de la cité.
(Photos Dylan Meiffret) Esmeralda a imaginé et fabriqué vingt panneaux en bois, mettant en scène des dragounets et des habitants de la cité.
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