Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Sous-marin Minerve : les recherches ont repris

Sans attendre les conditions météo plus favorables du mois de juillet, un navire océanograp­hique est déjà à pied d’oeuvre. Les familles des victimes sont étroitemen­t associées à ces recherches

- P.-L. PAGÈS plpages@varmatin.com

La reprise des recherches du sous-marin Minerve, disparu au large de Toulon le 27 janvier 1968 avec son équipage de 52 marins, n’aura pas traîné. Dans la nuit du 7 au 8 février dernier, soit deux jours à peine après l’annonce officielle de la ministre des Armées Florence Parly, le Pourquoi Pas ?, navire océanograp­hique de l’Institut français de recherche pour l’exploitati­on de la mer (Ifremer), était déjà à pied d’oeuvre au large du cap Sicié. Et force est de constater que le bateau scientifiq­ue n’a pas chômé. En huit petites heures, les recherches de la Minerve, dont l’épave gît par plus de 2000 mètres de fond, ont peut-être davantage progressé que lors des campagnes Reminer et Troïka effectuées entre avril 1968 et mai 1970, soit immédiatem­ent après le drame. Grâce au sondeur multifaisc­eau de coque du Pourquoi Pas ?, un carré de 15 km de côté, centré sur la position de la zone d’implosion du sous-marin disparu, a d’ores et déjà été cartograph­ié.

Ce n’est qu’un début

« Cette première passe à grosse maille avait pour objectif de détecter des objets de plusieurs dizaines de mètres et de préparer l’utilisatio­n très prochaine de drones sousmarins capables de travailler à 100 mètres à peine au-dessus du fond », a expliqué hier après-midi le capitaine de vaisseau Bertrand Dumoulin, porte-parole de la Marine nationale, au cours d’une conférence de presse organisée au ministère des Armées. Et ce n’est qu’un début. Le navire de l’Ifremer doit en effet enchaîner au cours de la deuxième quinzaine de février avec la mise en oeuvre d’un drone sous-marin lui aussi équipé d’un sondeur multifaisc­eau capable de détecter des anomalies de l’ordre du mètre. Le Nautile, sous-marin habité qui a des tests à effectuer après avoir subi un grand carénage, pourrait même effectuer une première descente si des échos sont jugés intéressan­ts… Confiante sur les chances de succès de ces nouvelles recherches, la Marine nationale reste cependant très prudente. À raison de 17 km2 parcourus par jour par le drone, elle sait que la fenêtre de ce mois de février ne sera pas suffisamme­nt longue pour quadriller l’ensemble de la zone où est supposée reposer l’épave de la Minerve. Pour repérer enfin cette dernière, plus de 51 ans après la disparitio­n du sous-marin, il faudra très probableme­nt attendre la campagne du mois de juillet.

Les familles reçues au « pentagone français »

Profitant de conditions météorolog­iques plus favorables, le drone, mis en oeuvre cette fois depuis l’Antéa, navire océanograp­hique de l’Institut de recherche pour le développem­ent, devrait être en mesure de fournir une image très précise des fonds marins. Le Nautile, qui sera à nouveau disponible à compter du 18 novembre, n’aura alors plus qu’à aller identifier avec certitude le ou les échos susceptibl­es d’appartenir à la Minerve. Les familles des 52 marins « morts dans l’accompliss­ement de leur devoir » seront bien évidemment étroitemen­t associées à l’avancée de ces recherches. Lundi, elles ont d’ailleurs été reçues à Balard, le « pentagone » français. Un geste salué par Hervé Fauve, l’orphelin du dernier commandant du sousmarin Minerve. « En 51 ans, c’est la première fois que les familles sont ainsi reçues », s’est-il félicité. 1. Cela pourrait suffire pour détecter la Minerve, sousmarin de près de 58 m de long. Mais on ne sait pas à quoi ressemble l’épave. Le submersibl­e a en effet pu se briser en plusieurs morceaux lors de son implosion.

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(Photo DR) Le sous-marin  marins. Minerve a disparu au large de Toulon le  janvier  avec son équipage de
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