Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le chômage au plus bas depuis dix ans !

Selon des chiffres provisoire­s de l’Insee, le taux est en recul de 0,3 point à 8,8 % de la population active à la fin de l’année 2018

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La France a connu une embellie fin 2018 sur le front du chômage, passé sous le seuil des 9 %, un effet des réformes selon le gouverneme­nt, même si cette baisse est le miroir de la croissance et reste fragile. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui commente de temps à autre les chiffres malgré ce qu’elle avait dit au début du quinquenna­t, s’est immédiatem­ent réjouie, hier matin, de cette « très bonne nouvelle ». Au dernier trimestre 2018, le taux de chômage s’est en effet inscrit en recul de 0,3 point à 8,8 % de la population active en France entière (hors Mayotte), son plus bas niveau depuis 2009, selon des chiffres provisoire­s de l’Insee publiés hier. Muriel Pénicaud y voit «notamment » les premiers effets des ordonnance­s réformant le droit du travail avec des « petites entreprise­s qui ont moins peur d’embaucher ». Mais aussi « plus de jeunes en apprentiss­age » et « plus de demandeurs d’emplois dans des formations de qualité », en référence au plan d’investisse­ment dans les compétence­s (PIC) et aux réformes de l’apprentiss­age et de la formation profession­nelle.

La CFDT inquiète

« Tant mieux », a réagi de son côté Laurent Berger, numéro un de la CFDT. Mais, a-t-il mis en garde dans la foulée : «Le seul problème c’est qu’il y a un marché du travail coupé en deux : d’un côté, il y a des salariés formés, qualifiés et qui trouvent de l’emploi et, de l’autre côté, des personnes qui ont une grosse difficulté d’emploi qui subissent du chômage et de la précarité. » La question de la précarité est d’ailleurs revenue sur le tapis, hier après-midi à Paris, lors de la reprise des négociatio­ns difficiles sur l’assurance chômage, avec en débat une propositio­n patronale pour revoir les règles des CDD d’usage. Pour l’économiste Bruno Ducoudré de l’OFCE (Office français des conjonctur­es économique­s), la baisse « est meilleure que celle à laquelle on aurait pu s’attendre » ,et est tirée en grande partie par les créations d’emplois.

L’effet Macron ?

Elle est « en miroir de la croissance » française moindre qu’en 2017, ce qui fait que la décrue du chômage est « deux fois moins rapide » en 2018 que l’année précédente. Pour ce qui est d’attribuer cette améliorati­on aux réformes gouverneme­ntales, Bruno Ducoudré juge que « c’est un peu prématuré » car l’effet des ordonnance­s n’a pas encore été évalué, notamment par le comité qui en est spécifique­ment chargé. Pour 2019, interrogée sur l’impact de la crise des « gilets jaunes » sur l’emploi, Muriel Pénicaud ne cache pas ses craintes car « les petites entreprise­s et le commerce ont beaucoup souffert ». Elle a fait état de « 72 000 demandes de chômage partiel », qui représente­nt «38M » provisionn­és par son ministère.

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(Photo AFP) « On s’est tellement habitué au chômage de masse en France que par moment on croit qu’il faut baisser les bras. Non, il ne faut pas baisser les bras, on va continuer », a déclaré, hier, la ministre du Travail.

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