Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Cherche équipe désespérément
Y a-t-il un pilote dans cette formation toulonnaise ? Existe-t-il vraiment une équipe dans ce collectif qui manque singulièrement de cohésion ? Au vu du match d’Agen, la réponse est non
Pathétique ! Il aura fallu attendre le coup de sifflet final, samedi, pour voir les Toulonnais sortir – enfin – de leur torpeur et faire preuve d’une agressivité de mauvais aloi. Voir des agneaux paître paisiblement 75 minutes durant sur le pré d’Armandie et se transformer soudainement en loups avait un côté décalé. Aussi dérisoire que déplacé, aussi pitoyable qu’inutile, aussi grotesque que vain. Décidément, cette équipe toulonnaise – si l’on peut parler d’équipe – manque cruellement de caractère, d’intelligence, de lucidité. Le constat est amer. Mais après 22 matchs toutes compétitions confondues, ce RCT-là fait peine à voir. Cette formation à réaction ne parvient pas à s’inscrire dans la durée. Au-delà du seul résultat (dixième défaite en seize matches de Top 14) et de ce huitième revers à l’extérieur, dans le contenu, le compte n’y est vraiment pas.
Pas invité
À Paris, Toulon avait été inconséquent, à Clermont inconsistant, à Toulouse inexistant. Samedi soir, Agen n’avait rien d’un foudre de guerre, et pourtant Toulon a été hors sujet parce que le SUA avait tout simplement davantage d’envie pour s’imposer. Et a mis son courage sur le tapis pour faire la différence face à des Rouge et Noir fantomatiques – à de rares exceptions près. Au vu du nombre de plaquages manqués, on peut d’ailleurs s’interroger sur l’implication réelle de quelques-uns. Le méritant capitaine Lakafia est un des rares joueurs du pack à sortir de la grisaille. En effet, hormis Taofifenua, la première ligne titulaire a souffert. Alainu’Uese a paru transparent malgré son gabarit, Kruger a souffert la comparaison avec le jeune et épatant Jegerlehner, Isa n’a pas été ponctuel au rendezvous. Dans les rucks, c’était, côté toulonnais, plus la pagaille que la bataille qui n’avait rien de rangée. Quant à la ligne de troisquarts, elle s’est montrée empruntée, avec des garçons qui ne pensent qu’à foncer droit devant sans jamais jouer un décalage d’école ou prendre un intervalle. Sous les yeux de Philippe Sella, les Tuisova et consorts ont paru certainement « casques à boulons ». Dans le contenu, le RCT n’y est pas, et collectivement rien ne va. Il faut arrêter de se voiler la face. Cette saison pourrie est d’ores et déjà à vite oublier, même si les joueurs répètent à l’envi qu’il reste encore dix matches, et que beaucoup de choses peuvent encore arriver. Et patati et patata... Aujourd’hui, il faut se rendre à l’évidence : Toulon n’est pas invité. Ce n’est même pas triste. C’est une réalité qu’il faut accepter même si elle ne fait pas plaisir. À lire ou à entendre. Il ne s’agit pas de tirer sur l’ambulance ou plutôt le corbillard. Et la
situation de Montpellier, guère plus enviable, ne peut être une consolation. Il ne s’agit pas non plus de hurler avec les loups. Dans le Lotet-Garonne, les Rouge et Noir ont singulièrement manqué de tout, partout. Patrice Collazo, dépité plus qu’abattu, s’interrogeait à haute voix pour savoir sur qui il pourrait s’appuyer pour assurer la fin de saison, certes très mal engagée, mais qui ne doit pas pour autant tourner au cauchemar. Les Rouge et Noir vont devoir
encore digérer cette première finale perdue. Contraints désormais de regarder derrière, les Toulonnais doivent urgemment prendre leurs responsabilités et les assumer. « On a ce qu’on mérite », répète le coach varois. Voilà pourquoi tous doivent faire attention. Car jusqu’à présent, ils ne méritent vraiment pas grandchose.