Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Mobilisation générale contre l’antisémitisme
Des milliers de personnes se sont rassemblées hier soir partout en France. Emmanuel Macron a promis la plus grande fermeté
Des milliers de personnes se sont rassemblées, hier soir, à Paris et partout en France pour protester contre la multiplication des actes antisémites dans l’Hexagone, illustrée le jourmême par la découverte de 96 tombes juives profanées dans un cimetière alsacien, et contre laquelle Emmanuel Macron a promis de prendre «des actes » et des « lois ». « La République est un bloc », a déclaré le président de la République au Mémorial de la Shoah, où il s’est rendu en fin de journée en compagnie des présidents des deux chambres du Parlement pour se recueillir et déposer une gerbe. Au même moment, la place de la République à Paris était noire de monde, la foule de 20 000 personnes selon le PS brandissant ici ou là des pancartes « Ça suffit » – le mot d’ordre du rassemblement –, « non à la banalisation de la haine ». Une cinquantaine de partis, associations, mouvements avaient appelé à faire front commun contre l’antisémitisme, à l’initiative du premier secrétaire du PS Olivier Faure. Le Premier ministre Édouard Philippe, accompagné de plusieurs membres du gouvernement, a pris place au sein d’un périmètre sécurisé où se pressaient de nombreux représentants politiques. « Se rassembler, c’est nécessaire. Ça n’est pas suffisant, mais c’est nécessaire pour dénoncer ce qui n’est pas acceptable. Ensuite il y aura du travail d’éducation, de formation, probablement un travail législatif, aussi », a déclaré le locataire de Matignon à l’issue de la cérémonie.
« Test pour la nation »
Les anciens présidents de la République François Hollande et Nicolas Sarkozy étaient présents, ainsi que le président de LR Laurent Wauquiez. « L’antisémitisme, ça n’est pas l’affaire des juifs, c’est l’affaire de tous les Français », a déclaré François Hollande. «Uncertain nombre d’individus provoquent, insultent l’autorité de l’État. L’État doit répondre. Je suis sûr qu’il le fera, mais il faut le faire maintenant et avec une fermeté extrême », a, de son côté, affirmé Nicolas Sarkozy. Le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon avait lui fait le choix de participer à un rassemblement à Marseille. La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen s’est, de son côté, recueillie à Bagneux (Hauts-de-Seine), devant une plaque en hommage à Ilan Halimi, jeune juif tué en 2006 après avoir été séquestré et torturé. Elle avait dénoncé dans la journée le fait que M. Faure ne l’ait pas invitée à signer l’appel. Plusieurs milliers de manifestants étaient également dans la rue hier soir dans quelque soixante-dix villes de France.