Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Vaubourzei­x : le rebond

Après deux années de” break”, le cycliste varois a fait son retour au plus haut niveau depuis le début du mois avec l’équipe Natura 4 Ever - Roubaix-. Vendredi, il sera sur le haut Var

- ROMAIN LARONCHE

Depuis deux ans, Thomas Vaubourzei­x a touché à beaucoup de métiers. Coureur cycliste, manager d’équipe, président de club (à SaintTrope­z) et même gérant de snack. « Pour moi, ça fait deux ans que j’avais arrêté la compétitio­n, depuis les épreuves du Challenge de Majorque en 2017 », détaille le coureur de La Croix Valmer. Une histoire qui se finit mal avec la formation koweïtienn­e de Nice, un retour chez les amateurs en DN1 à l’AVC Aix-en-Provence, puis la création du “Project Nice Côte d’Azur”, une équipe profession­nelle sous licence mongole, qu’il a monté avec son ami Jérôme Pulidori. Thomas Vaubourzei­x n’est jamais resté inactif pendant cette période. « J’ai toujours continué à m’entretenir. Au fond de moi, je n’avais pas tiré un trait sur ma carrière. J’avais toujours envie de rouler. L’année dernière, tout le monde nous a pris pour des fous quand on a lancé ce projet, mais avec nos petits moyens, on a quand même réussi à faire une saison de 6 mois. On a couru en Albanie, en Algérie, en Roumanie mais aussi disputé la Route du Sud et le championna­t de France...»

« Manager d’équipe, c’est un boulot de fou »

Le Varois cumule alors les casquettes et son emploi n’est pas simple à gérer. « Avec le recul, c’était une belle expérience, on s’est amusé entre potes. Mais manager d’équipe, c’est un boulot de fou et pas mal de stress. Quand on a été invité sur le Tour d’Algérie, on a reçu le feu vert de l’UCI, qui nous a délivré notre licence à 24h du départ de la course ». Aujourd’hui, celui qui a découvert le monde pro à La Pomme Marseille retrouve le statut de coureur uniquement. « Là, c’est les vacances, je ne pense qu’à moi ». Un retour chez les profession­nels à 29 ans qu’il apprécie tout particuliè­rement. « J’ai eu pas mal de chance, avoue-t-il sans problème. Le sponsor Natura 4 Ever m’avait contacté par le passé quand il sponsorisa­it Savoc, l’équipe algérienne où court Davide Rebellin. On avait gardé le contact et quand il s’est associé à Roubaix Lille-Métropole, j’ai accepté de les rejoindre. C’est un beau défi. Et puis, au niveau du salaire, du calendrier ou du matériel, c’est profession­nel. Je me retrouve sur les courses avec l’envie d’un néo-pro. J’ai l’impression d’être tout neuf ».

« Me glisser dans les échappées, c’est ma carte »

Thomas Vaubourzei­x a délaissé son affaire (Snack Popeye, sur la plage de Gigaro à La Croix Valmer) pour l’amour de son sport et de la compétitio­n. « C’est un emploi saisonnier qui demande énormément de temps. Et dans le sport de haut niveau, c’est obligatoir­e de s’impliquer à 100 %. Heureuseme­nt, j’ai pu compter sur l’aide de ma famille qui gère le snack ». Le 3 février dernier, le Varois a ainsi pu faire son retour sur la Marseillai­se (90e), avant d’enchaîner sur l’Etoile de Bessèges (123e). « Ça a été dur, mais je pensais que je serais plus en difficulté. Je suis satisfait d’avoir fini. Il n’y a qu’en enchaînant les jours de courses que je retrouvera­i mon niveau. Pour le moment, je ne suis pas à 100 %, mais j’espère l’être à partir de mai-juin. Avant j’avais l’habitude d’être en forme en début de saison, puis de connaître un coup de mou ensuite. Là, ça ne sera peut-être pas le cas ». Sur le parcours extrêmemen­t sélectif du haut Var, le baroudeur n’ambitionne que de finir, pour retrouver son peps et le cyclisme offensif qu’il affectionn­e tout particuliè­rement. « Même à 100 %, je n’aurais pas pu jouer la gagne. Bien sûr que j’ai envie de me glisser dans les échappées. Comme je ne suis ni un grand sprinter, ni un grand grimpeur, l’échappée, c’est ma carte. Je ne vais pas changer ma façon de courir et c’est ce que l’équipe attend de moi ». Si sa condition n’est pas encore optimale, avec l’envie de réintégrer le monde profession­nel, sur des routes qu’il connaît très bien, ça ne serait pas étonnant de voir le rouleur de Natura 4 Ever se glisser à l’avant sur ces trois jours de course.

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Laurent Sanson) Thomas Vaubourzei­x a repris la compétitio­n sur le GP La Marseillai­se, début février.(Photo

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