Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La Ville instaure le droit de préemption commercial La Valette

Pour renforcer l’attractivi­té du centre-ville, peut intervenir lorsqu’elle juge menacé le tissu commercial par certaines cessions. Un recours exceptionn­el justifié par l’intérêt général

- CATHERINE PONTONE

Le coeur de ville a été au centre des débats, lundi soir, lors du conseil municipal. A l’unanimité, la majorité et l’opposition ont voté l’instaurati­on d’un droit de préemption commercial. Ils ont approuvé dans la foulée le périmètre de sauvegarde du commerce et de l’artisanat de proximité pour le centre-ville et aux entrées est et ouest de la ville. Et ce, après avoir obtenu le feu vert des chambres consulaire­s (la chambre des métiers et la chambre de commerce et d’industrie). Le coeur de ville de La Coupiane n’est pas oublié. Il sera soumis au vote des élus lors d’un prochain conseil municipal, une fois les avis des Chambres consulaire­s connus. « Chaque fois qu’un bail commercial sera cédé, la Ville sera informée de cette cession. Cela nous permettra d’accepter ou pas le repreneur en fonction de la nature du commerce qui s’installera­it. Cela nous permet aussi de racheter le bail et d’installer un commerce qui n’existe pas dans le centrevill­e », a expliqué le maire, Thierry Albertini. Ce nouvel outil est un « moyen légal de contrôler aussi certains commerces et de pouvoir installer au mieux dans notre centre-ville les commerces les plus adéquats pour sa revitalisa­tion.» Le besoin de renforcer l’attractivi­té du coeur de ville n’a pas échappé au maire. Lequel souhaite ne pas « perdre de temps ». Lequel recours au droit de préemption doit être « exceptionn­el et servir l’intérêt général ».

« Un centre-ville qui ne meurt pas »

« Nous avons la chance d’avoir un centre-ville qui ne meurt pas. Certes, fragile, mais il a une belle diversité de commerces ». Et le maire de souhaiter « continuer à l’améliorer et aider ces commerçant­s du centre-ville à avancer (...) » L’enjeu, notamment économique de ce périmètre de sauvegarde n’a pas échappé aux élus du Rassemblem­ent national. (RN). « Pour la Ville, il répond à la volonté de « préserver la diversité du tissu commercial, à savoir l’affirmatio­n de l’identité valettoise par la renaissanc­e du centre-ville » », a rappelé Michel Reynaud, conseiller municipal d’opposition RN.

« Un centre-ville mort » selon le RN

Le mot « renaissanc­e », cité dans le rapport d’analyse de la Ville, n’a pas échappé à l’élu du Rassemblem­ent national. « Vous reconnaiss­ez implicitem­ent que notre commerce du centre-ville est mort. Il l’est effectivem­ent comme nous l’avons dénoncé depuis longtemps ». « Les commerçant­s seront heureux de réaliser qu’ils sont dans une ville fantôme et qu’ils n’existent pas puisqu’ils sont morts, a taclé le maire, Thierry Albertini. Le centre-ville de La Valette est un fleuron. Il est loin d’être mort » « C’est le rapport qui évoque “renaissanc­e”», a rétorqué Michel Reynaud. Puis ce dernier, de s’appuyer sur l’analyse du rapport:« 12 % des locaux commerciau­x sont vides, majoritair­ement sur l’avenue du Char Verdun. Les commerces traditionn­els se comptent de plus en plus rares .» Il n’en fallait pas plus pour faire glisser le débat sur la présence de grandes surfaces à proximité immédiate, et L’Avenue 83.

« Le coup de grâce, de l’Avenue  »

« Avec ses 31 000 m2 de surfaces commercial­es supplément­aires, il a été le bourreau qui donna le coup de grâce aux petits commerçant­s du centre-ville. D’autres communes voisines en ont subi les conséquenc­es », a affirmé Michel Reynaud. Et de rappeler que la ville de La Valette et Toulon sont actionnair­es de la société publique locale Méditerran­ée, en charge de l’aménagemen­t et du développem­ent de l’Avenue 83. (Le centre commercial a été construit par le groupe Altarea, en charge de sa gestion N.dlr) « M. Falco est aussi le président de la métropole TPM, et personne ne doute de son énorme influence. Pourtant, il ne s’est pas opposé à la constructi­on de ce centre commercial. » Pour autant, Michel Reynaud veut « croire à la résurrecti­on du centre-ville.» « Quinze ans après le début des opérations de Coeur de ville numéro 1et 2, nous sommes heureux que le mal-être de l’appareil commercial et artisanal de proximité soit enfin pris en compte. Mieux vaut tard que jamais», a t-il commenté. Il a ainsi demandé à la Ville ou à la Métropole « le gel de toutes nouvelles constructi­ons de grandes surfaces » et de « vous opposer fermement à tout projet de la Métropole de rendre payant les parkings financés avec les impôts des Valettois. »« La commission départemen­tale d’aménagemen­t commercial attribue des droits aux grandes surfaces dont la ville ne fait pas partie. Il ne faut pas non plus faire porter le chapeau à la Ville de décisions qu’elle ne peut pas prendre...», a rétorqué le maire. Et d’adresser une petite pique à son opposant : « Quand vous dîtes, je ne sais pas qui décide, si c’est TPM ou la Ville, l’essentiel est que ce ne soit pas vous qui décidiez, autrement cela serait bien pire .... »

« Mixité commerces et habitat »

Pour Lucien Lesur, conseiller municipal d’opposition « Un Nouvel élan pour La Valette », « cette solution de droit de préemption est très intéressan­te si on favorise les commerces aux attractivi­tés que l’on ne retrouve pas en grande surface.» Il a insisté « sur la réhabilita­tion des appartemen­ts du centre-ville qui est, aussi, une façon de faire revivre le coeur de ville en permanence. C’est cette mixité entre les commerces, les festivités et les habitation­s qui fait le charme. »

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. (Photo doc D. Leriche) Le périmètre de sauvegarde englobe les rues du centre ancien, les entrées est et ouest de la ville qui constituen­t le circuit commercial actuel

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