Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Que faut-il faire pour être entendus, et surtout écoutés ? »
C’est le Dr François Braun, président de Samu-Urgences de France, qui écrit le février : « Il devient habituel de voir les urgentistes alerter les pouvoirs publics et nos concitoyens sur la situation désastreuse des services d’urgence. La ‘‘crise’’ hivernale est tellement récurrente que nous n’osons même plus nous plaindre… Que faut-il faire pour être entendus, et surtout écoutés ? La situation est connue (surcharge chronique des services d’urgence accentuée par la grippe et les vacances des médecins traitants), ses conséquences sont identifiées (aggravation des patients, épuisement des soignants) et les solutions largement décrites depuis plusieurs années… Mais rien n’est fait par les directions des établissements en dehors de quelques-unes plus courageuses ou plus responsables. L’organisation de l’Hôpital, trop tournée vers l’activité programmée, doit être revue pour qu’il retrouve ses missions de service public. Les services explosent, les soignants craquent devant la désorganisation de l’hôpital, le manque de moyens, de personnels, de lits d’hospitalisation disponibles. À ce titre, l’exemple de l’hôpital de Fréjus/Saint-Raphaël est caractéristique de l’aveuglement d’une administration qui ne voit que les bilans comptables. » Le Dr Braun annonce : « Le mars, Samu-Urgences de France donnera la parole aux usagers de ce service public autrefois exemplaire, dans le cadre du Grand débat national. Faites-vous entendre, aidez-nous à vous soigner dignement. » Le directeur du CHITS, Michel Perrot, présente un autre avis : « L’hôpital la nuit, c’est la seule lumière allumée. Tous ceux qui ont besoin d’une consultation ou d’un avis y viennent. On est la variable d’ajustement de la ville. Ce n’est pas spécifique à Toulon. Mais l’hôpital ne peut porter l’ensemble de la réponse. En plus, elle est inadéquate. Si vous interrogez les personnels du service, ils disent : ‘‘On fait de la bobologie’’. Elle n’a rien à faire aux urgences. L’hôpital n’a pas une vocation de dispensaire. Autrefois, il y en avait. Aujourd’hui, il manque quelque chose. Notre organisation mélange tout. Il faut sérier les besoins, avec l’ensemble des intervenants et avoir une réponse non hospitalière à la demande de consultation non programmée et d’avis médical ».
« Question d’organisation globale »
La solution est à l’étude au ministère : « Il réfléchit pour organiser la réponse à cette demande. La réflexion sur l’organisation du système de santé globalement est nécessaire ». Sur la proposition de mettre en place une task force, il remarque : « C’est un joli mot. Encore une fois, c’est une question d’organisation globale. On ne pourra pas faire à la place de tous les acteurs ».