Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Geneviève Levy « assume » son vote contre la réforme de la Justice
Dans un communiqué publié hier, peu avant le vote sur le projet de loi de programmation de la Justice, Geneviève Levy s’est expliquée sur son opposition à ce texte qui, pourtant, porte la future cité judiciaire de Toulon... Une position qui peu surprendre mais que la députée assume.
« Mauvaise réforme »
« Oui, le projet de loi de programmation de la Justice 2018-2022 porte les crédits d’investissement pour l’extension du palais de justice de Toulon et la rénovation des locaux actuels. Ce projet, nous le portons avec le maire de Toulon, Hubert Falco, depuis 2009. Sans mollir, nous avons interpellé les gardes de Sceaux successifs pour obtenir pour Toulon, ses justiciables et les personnels, des conditions dignes d’accueil et de travail. Pourtant, je voterai contre cette réforme de la Justice cet aprèsmidi lors de sa lecture définitive à l’Assemblée nationale. Ce texte, je le combats depuis sa première lecture. Il est un attrape-tout. Le gouvernement y mélange les crédits de programmation, la procédure, l’organisation des juridictions, la protection des libertés publiques ou l’application des peines. J’ai suffisamment entendu les inquiétudes des avocats et leurs représentants toulonnais, reçu les confidences sceptiques de magistrats et les doutes des associations de victimes pour ne pas cautionner à présent ce projet de réforme. Je refuse de me placer sous le seul prisme du déblocage des fonds pour le palais de justice de Toulon pour cautionner une mauvaise réforme pour un service public régalien qui va déjà mal. Le gouvernement a la majorité à l’Assemblé nationale. Le texte sera adopté, les crédits débloqués, ce qui me réjouit pour notre ville. Mais je regrette profondément la fusion des tribunaux d’instance et de grande instance qui vont encore éloigner le service public de la justice des citoyens. Je regrette profondément la dématérialisation de procédures et notamment lors du dépôt de plainte qui va priver les victimes de l’écoute et de l’expérience des forces de police. Je regrette profondément la suppression de la conciliation en cas de divorce, audience des deux conjoints par le juge aux affaires familiales (JAF) pour organiser la vie du couple et de la famille durant le temps précédant l’audience qui aboutira au prononcé du divorce. J’assume donc pleinement, en conscience, de voter contre la réforme de la Justice cet après-midi. J’ai une trop haute opinion de la Justice pour la brader. Certains y verront une contradiction. Je n’y vois moi que la constance de mes convictions. »