Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une foi de dévot

Avec pour croyance « son » RCT, le jeune Bruce Devaux pointe dans l’équipe une depuis peu. Au vu de ses premières prestation­s, le bail du pilier devrait désormais s’inscrire dans la durée

- PAUL MASSABO

Garçon plutôt réservé mais constammen­t à l'écoute (Olivier Beaudon, chargé du centre de formation, l'atteste), Bruce Devaux a foi au rugby et au RCT. Un véritable sacerdoce. Soudaineme­nt apparu au sein du groupe profession­nel mi-décembre, ce pilier a débuté dans la cour des grands à l’occasion du dernier match de poule en Champions Cup. C'était à Newcastle. Ce jour-là, ce gaucher faisait partie du groupe vainqueur des Anglais. La première victoire de la saison pour Toulon, et un jour mémorable pour l'intéressé. Pensez un peu. Ce Toulonnais pur jus, qui a toujours rêvé de défendre le maillot rouge et noir au plus haut niveau, était comblé.

Comment avez-vous vécu cette grande première ?

Ce fut une surprise totale ! Je m’apprêtais à jouer, comme d’habitude, avec les espoirs, lorsqu’on m'a appelé en début de semaine pour me dire que j’intégrais l’équipe une. Le lendemain, j’apprenais que j’allais être du voyage en Angleterre. La nouvelle était pour moi assez stupéfiant­e, la sensation bizarre. Il y avait beaucoup de joie mêlée à un peu d'appréhensi­on. Je m'interrogea­is pour savoir comment ça allait se passer. J'étais fier de voir que Patrice Collazo me faisait confiance.

Et au final, tout s'est bien passé ?

J'ai fait tout ce que j'ai pu durant les  dernières minutes que j'ai jouées.

Un mois plus tard, c'est la

rentrée sur la pelouse de Mayol contre le Stade Français ?

Là, c'était un rêve de gamin qui se réalisait. J'étais encore plus motivé.

Vous avez de tout temps joué pilier ?

Oui. C'est un poste qui me plaît. Il me convient bien. La mêlée, le combat, mettre de l'intensité dans les duels, c'est mon truc.

Comment avez-vous vécu, samedi soir, ce nouveau revers à Agen ?

J'avais suivi la première période du banc, et je voyais bien qu'on n'était pas dedans. En début de deuxième mi-temps, quand je rentre sur le terrain, c'est pour me défoncer. J'ai toujours les crocs. Je ne pense jamais négativeme­nt. « Brique » (Eric Dasalmarti­ni) m'a beaucoup apporté. Une fois sur la pelouse, je ne réfléchis pas. Je ne pense qu'à oeuvrer pour le bien de l'équipe, à apporter si possible un plus. Quand on a la confiance du staff, il faut tout donner, s'envoyer de partout comme un chien, faire preuve d'un état d'esprit irréprocha­ble.

Année de transition ou pas, Bruce Devaux est ravi de côtoyer au quotidien des joueurs qu'il regardait devant le petit écran il n'y a pas si longtemps. Aujourd'hui, la foi chevillée au corps, il veut encore croire en une qualificat­ion, pourtant bien improbable. Après avoir poussé de la pointe du pied la grande porte du RCT, il veut à présent s'y installer durablemen­t. De plain-pied pour mieux gravir les étages. Gagner du temps de jeu et voir Mayol en folie sont désormais ses priorités sous le regard bienveilla­nt de son père et de sa soeur Victoria, demi de mêlée au… RCT, comme vous auriez pu le deviner.

S’envoyer comme un chien”

 ?? (Photo Luc Boutria) ?? Toulonnais pur jus, le jeune pilier du RCT veut « oeuvrer pour le bien de l’équipe ».
(Photo Luc Boutria) Toulonnais pur jus, le jeune pilier du RCT veut « oeuvrer pour le bien de l’équipe ».

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