Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Je rêve d’un duel Pinot-Bardet »

- PROPOS RECUEILLIS PAR GUILLAUME RATHELOT

C’était à huit jours du départ de la course. Serge Pascal, chaudement habillé sous le soleil toulonnais, se rafraîchit avec un jus d’ananas. Son téléphone sonne sans arrêt. Il le pose pendant une demi-heure, le temps de parler de la 51e édition du Tour du haut Var (22-24 février). Une de plus qu’il dirige, cette fois aux côtés du groupe Nice-Matin. La course devrait être le théâtre d’un duel annoncé entre Thibaut Pinot et Romain Bardet qui fait saliver tout le monde. À commencer par le Flayoscais.

Réunir Bardet et Pinot ailleurs que sur un grand Tour, ça vous fait quoi ?

Ça va être grandiose ! Quand on a su que Romain Bardet ferait sa rentrée sur le Haut Var (ce n’était plus arrivé depuis , Ndlr) ,ça nous a fait du bien. Là, c’est le Faron qui l’a décidé. Pinot aussi. Je l’avais croisé sur le Tour d’Espagne, il m’avait dit : “Si tu fais le Faron, appelle-moi”. J’ai discuté avec certains de leurs équipiers et directeurs sportifs, qui m’ont dit : “On va se tirer une bourre de folie !” Un duel Pinot-Bardet dans le Faron, ce serait l’apothéose. En tant que co-organisate­ur, j’en rêve !

Vous les croyez prêts aussi tôt dans la saison ?

Oui ! J’ai eu Mikaël Cherel, Alexis Vuillermoz (équipiers de Bardet) et Rudy Molard (de Pinot). Ils m’ont assuré qu’ils venaient pour faire gagner leur leader. C’est pour ça que les deux (AGR et Groupama-FDJ) ont mis une grosse équipe, pas loin de celle qui fera le Tour de France. Et à moins d’une chute ou d’un coup de Trafalgar, ils ne peuvent pas se louper.

Vous n’échapperez pas à la question sur votre favori.

Alors (il marque une pause)... J’en ai deux : Romain Bardet. Mais mon favori de coeur : Thibaut Pinot.

La décision peut-elle se faire avant le Faron ?

Normalemen­t, non, mais il y a quand même trois étapes difficiles. Si tu as une petite équipe, tu exploses ! Lors de la première, avec deux fois le col de Vence et le Tanneron, ça va contrôler. Mais sur la deuxième, avec le mur de Montauroux, les Marjories (...), ils peuvent se faire piéger. Et dans la troisième, juste avant la montée finale, il peut y avoir une belle bagarre dans la descente du col de Garde. Car on sait que Bardet est meilleur descendeur que Pinot... Mais le Faron sera le juge de paix. C’est un grimpeur qui va gagner. Et ça va être magnifique.

Au-delà de ces deux têtes d’affiche, il semble que le plateau n’a pas été aussi relevé que depuis quelques années ?

Cela faisait deux ans que les World Tour (les équipes du plus haut niveau, Ndlr) délaissaie­nt un peu les courses de classe  et nous boudaient un peu (Pinot était quand même là l’an dernier, Ndlr). Bon, j’en ai toujours troisquatr­e, alors qu’avant, j’en refusais. Mais on a  % d’équipes qui participer­ont au Tour de France ! Le fait de passer de deux à trois jours de course, ça aide, parce que les équipes préfèrent courir qu’être en stage. Mais le coup de fouet, c’est le Faron !

Le Tour du Haut Var s’étend aussi géographiq­uement...

Le groupe Nice-Matin, avec qui nous avons un accord, voulait faire venir la course dans les Alpes-Martimes (un retour aux sources, puisque la première édition était courue entre Nice et Seillans) et au Faron. Ce n’est pas moi qui ai décidé, mais je n’en suis pas malheureux ! Je ne me serais pas permis de venir si le Tour Méditerran­éen existait encore. Et à Toulon, ils sont demandeurs.

Le maire a d’ailleurs renommé la course « Tour du Var ».

Tout le monde voudrait qu’on change de nom, mais je vais me battre pour garder cette appellatio­n de Tour du haut Var, car on est connu mondialeme­nt. Regardez la Route du Sud, c’est devenu la Route d’Occitanie, ça ne parle à personne... À titre personnel, vous êtes toujours directeur de course, mais l’organisati­on est assurée par le groupe Nice-Matin. Qu’est-ce que ça change ? Pour moi, rien. Au contraire, j’ai encore plus de travail (rires) .Je devais arrêter au e, j’en avais envie, pour ne pas faire le tour de trop, mais là, je ne prends pas de risques. On a signé une convention de trois ans, je suis motivé pour les faire. Mais pas plus (rires).

Vous répétez souvent que vous allez arrêter, mais il y a toujours quelque chose qui vous fait replonger, non ?

Il n’y a qu’une chose qui pourrait me faire rester : si la course passe en World Tour (au même niveau, par exemple, que Paris-Nice, Ndlr). Avec notre histoire, ce n’est pas utopique. Mais tout est question de budget car tout coûte plus cher...

Ils m’ont dit : on va se tirer une bourre d’enfer” Le Faron sera le juge de paix. C’est un grimpeur qui va gagner”

Retrouvez demain dans un supplément de huit pages pour suivre la course au plus près. Avec entre autres des interviews de Romain Bardet et Thibaut Pinot.

 ?? (Photo Dylan Meiffret) ?? Directeur du Tour du haut Var, Serge Pascal prédit un final en apothéose sur les pentes du mont Faron. Il se réjouit de voir « son » épreuve prendre de l’ampleur.
(Photo Dylan Meiffret) Directeur du Tour du haut Var, Serge Pascal prédit un final en apothéose sur les pentes du mont Faron. Il se réjouit de voir « son » épreuve prendre de l’ampleur.

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