Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
En souffrance, le BTP doit vite sortir de la crise
Dans le ressort du tribunal de commerce de Draguignan, les chefs d’entreprise du secteur du bâtiment et des travaux publics caressent l’espoir d’un rebond d’activité. Leur filière souffre en outre de la concurrence déloyale des travailleurs détachés et du
Quand le bâtiment va, tout va... A-t-on coutume de dire. Et en Dracénie centre et haut Var, on ne peut pas dire qu’il se porte ni très bien... ni très mal ! Philippe Poinsignon, président du tribunal de commerce de Draguignan, relève la part importante du secteur dans les défaillances d’entreprises jusqu’en fin d’année dernière. Les professionnels, eux, sont dans l’attente. Le prometteur regain d’activité du début 2018 s’est déjà essoufflé en septembre dernier. Pour relancer l’activité, certains comptent sur des décisions gouvernementales, s’agissant des incitations fiscales à la rénovation. D’autres sur les collectivités locales pourvoyeuses de marchés publics.
Les constructions ont baissé
« Le niveau des constructions a baissé l’an dernier, malgré les besoins. Il risque de baisser encore en 2019 » selon le représentant de la fédération varoise du BTP pour le secteur Dracénie Haut Var, Thierry Gimenez. Pourquoi cette perspective ? Parce que ce dernier redoute l’impact d’une nouvelle disposition : « la loi impose au niveau des programmes collectifs un certain pourcentage de logements qui soient financièrement accessibles aux personnes à faibles revenus. Cela va renchérir le prix du logement pour les personnes lambda. »
Concurrence et recrutement difficile
Toute la profession s’accorde en revanche sur la concurrence déloyale, une problématique commune aux petites comme aux grandes entreprises. Travailleurs détachés pour le gros oeuvre, travail au noir pour l’artisanat. En outre, les uns comme les autres peinent aussi à recruter. Un problème de formation, selon le président du tribunal de commerce qui serait favorable à l’obligation, pour les entreprises, de prendre des jeunes en stage. Mais pas seulement : « Tomber sur la bonne personne c’est difficile, reconnaît Thierry Bion, le président de la CAPEB 83. Hors apprentissage, où on est là pour former, lorsqu’on recrute il faut des gens qualifiés. C’est déjà plus difficile à trouver, et ils hésitent à venir travailler dans une petite structure ». Pour autant, l’espoir d’une amélioration est réel en ce début 2019. Thierry Gimenez mise sur les marchés publics, en cette année d’avant les prochaines élections municipales. « Les devis sortent un peu plus tard qu’avant. Il y a encore un gros trimestre à attendre et ça va repartir. Les clients font jouer la concurrence. Mais un bon artisan tirera toujours son épingle du jeu », assure Thierry Bion, président du syndicat des artisans.