Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Thierry Gimenez : « Nous avons du mal à recruter »

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Chef d’entreprise à Vidauban, Thierry Gimenez représente la fédération varoise du BTP pour le secteur Dracénie Haut Var. Lorsqu’il évoque la situation du BTP dans son secteur, il nuance : « Concernant mon entreprise, nous répondons essentiell­ement à des marchés publics. Dans ce domaine le nombre d’appels d’offres reste à un bon niveau que ce soit la communauté d’agglomérat­ion, les mairies, ministères et le conseil départemen­tal. Côté marchés privés j’ai moins d’informatio­n, mais il me semble que, comme pour le reste de la France, la demande de constructi­on de logements neufs diminue. »

La main-d’oeuvre de qualité se fait rare

Les travaux liés à la transition écologique peuvent-ils redonner de l’air à la profession ? « D’après les informatio­ns que j’ai pu entendre, il y a un peu de demandes, répond-il. Toutefois les dossiers sont longs à monter et entre la prise de contact et la signature des devis, les délais sont très longs et il y a un grand pourcentag­e d’échecs. » Autre problème selon lui, le recrutemen­t, pour les entreprise­s qui se portent bien, devient de plus en plus compliqué : « Comme beaucoup de mes confrères, nous avons beaucoup de difficulté­s à trouver de la maind’oeuvre que ce soit des personnels de chantier (de qualité) ou pire encore de l’encadremen­t : ETAM (employé technicien agent de maîtrise, N.D.L.R.) et cadres. » Ajoutez à cela la concurrenc­e déloyale…

Pas assez de contrôles

Le chef d’entreprise est en effet critique sur les travailleu­rs détachés : « C’est légal mais déloyal. Il me semble que les charges payées par les entreprise­s devraient être celles du pays dans lequel est réalisé le chantier et non celles du pays d’origine de la maind’oeuvre. En plus, ils font plus d’heures car ils n’appliquent pas les 35 heures… » Il déplore cette situation : « Il n’y a pas assez de contrôles, toutefois les maîtres d’ouvrage publics sont vigilants, la carte BTP est une aide dans ces marchés. Je pense que cette main-d’oeuvre est plus utilisée dans les marchés privés et chez les particulie­rs (travail au noir) secteur moins contrôlé que les marchés publics. Les entreprise­s utilisant de la maind’oeuvre non déclarée devraient être radiées et les assurances supprimées. » Malgré ce tableau, Thierry Gimenez veut rester optimiste : « Dans l’ensemble de la profession il me semble que quelle que soit la taille de l’entreprise toutes ont un carnet de commandes plutôt rempli. Je manque d’informatio­ns sur les petits artisans. 2018 a été la meilleure des cinq dernières années. Mais 2019 étant une année préélector­ale, je pense que les collectivi­tés vont lancer pas mal de choses… »

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(Photo Philippe Arnassan) Thierry Gimenez reste optimiste pour les marchés publics en .

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