Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Pas de pétanque aux Jeux olympiques : les boules !

Surf, escalade, skateboard et breakdance : voilà les quatre discipline­s que la France ajoute au programme pour Paris 2024. Grande absente de la liste : la pétanque. Ça gronde à Draguignan

- ROMAIN ALCARAZ

Ca alors ! » C’est un véritable coup de massue que reçoit Claude Arneodo, président de l’ABCD. Dans le bureau qui surplombe les terrains bondés en ce début d’après-midi, l’homme est sous le choc. Nous venons de lui apprendre la nouvelle : la pétanque ne figure pas dans la liste des sports retenus par le comité olympique français pour intégrer le programme des Jeux de Paris, en 2024. « C’est une grosse déception, poursuitil. C’était un des axes majeurs du développem­ent du sport. On espérait que cela apporte une évolution de l’image de la pétanque, qu’elle devienne un sport reconnu. » Et patatras. « Pourtant, la fédération a fait un effort énorme pour promouvoir notre candidatur­e. » Pas suffisant apparemmen­t. « On aimerait connaître les raisons de la décision. Parce que quand on voit les autres sports choisis… » Il en est un qui est particuliè­rement dans le viseur du bouliste : le breakdance. La discipline accompagne le skateboard, le surf et l’escalade dans l’escarcelle des Jeux parisiens. « Sincèremen­t, ça me choque de voir le breakdance. Tout le monde connaît la pétanque, mais le breakdance ? Je ne savais même pas que ça existait… »

« On avait vraiment nos chances, j’y croyais »

Ils ne sont pas tous de cet avis. Même chez les habitués du boulodrome. «Je comprends le choix des sports. C’est un peu nouveau, jeune, lance Sébastien Delval. Ce sont de super discipline­s, très sympas. » Entre deux parties, le tireur regrette quand même « une opportunit­é qui ne se représente­ra pas de si tôt » .Et en effet, on voit mal quel pays pourrait inscrire la pétanque au programme olympique si ce n’est la France. « D’autant que vu le nombre de joueurs, les nouvelles possibilit­és offertes par la retransmis­sion télévisuel­le, avec les ralentis, les gros plans… Ça devient spectacula­ire. On parle même de la réalité augmentée ! Bref, il y avait de quoi faire. » Même son de cloche pour Éliane Maudhuit, qui vient « tous les jeudis » s’exercer à la pointe. « Je regarde régulièrem­ent les matchs à la télé, raconte-telle. Alors oui, je suis déçue. » Et de défendre un sport, un vrai : « Ce n’est pas simplement un loisir. Il y a de l’amitié dans les boules, c’est sûr, mais si on veut de la compétitio­n, on la trouve. » Claude Arneodo, qui est descendu auprès des boulistes, n’aurait pas dit mieux. Le président du club dracénois craint de voir s’éloigner les contrats de sponsoring envisagés alors que la pétanque était bien placée dans la course à l’olympisme. « On avait vraiment nos chances, j’y croyais Pour les clubs, au niveau des partenaria­ts, la présence de la pétanque aux Jeux olympiques, c’était un point fort de notre argumentai­re… » L’homme repart dans son bureau, la démarche lourde. Partout, les parties suivent leur cours. Avec la flamme de la passion, à défaut de la flamme olympique.

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 ?? (Photos Philippe Arnassan) ?? En haut, Claude Arneodo, président de l’ABCD. En bas, Sébastien Delval et Éliane Maudhuit, deux pratiquant­s invétérés.
(Photos Philippe Arnassan) En haut, Claude Arneodo, président de l’ABCD. En bas, Sébastien Delval et Éliane Maudhuit, deux pratiquant­s invétérés.
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