Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Recharger les plages touchées par l’érosion ?
Pour l’instant, Envisan annonce avoir réceptionné quelque « 300 tonnes de sable » touchées par la pollution aux hydrocarbures d’octobre dernier. « Là, il ne s’agit pas de traiter les galettes pures, mais plutôt de sauver le minéral à travers des actions séparatives », détaille par le menu Lilian Rayr. C’est d’ailleurs le même principe pour tous les matériaux réceptionnés. Pour l’heure, la matière est encore stockée sur site. « On attend en fait d’avoir le lot global pour tout traiter. » Mais après lavage, le sable propre pourra alors commencer sa nouvelle vie. En général, celui-ci permet de remblayer des carrières ou sert principalement à des travaux de terrassement publics (aménagements routiers, parkings, voirie et réseaux divers…). Sachant que « 70 % du volume qui transite ici est valorisé ». Mais cette précieuse matière pourrait aussi être utilisée pour recharger les plages en déficit de sable. L’érosion poursuivant son oeuvre sur toutes les côtes françaises, notamment sur le pourtour méditerranéen, l’idée séduira sans doute de nombreuses cités balnéaires. L’hypothèse est en tout cas « très plausible ». Envisan assure en effet que la société seynoise a « déjà engagé des échanges avec la métropole TPM » sur le sujet. Cela pourrait même se conclure assez rapidement. « Pour notre part, on sera en capacité de proposer du sable propre pour réduire le déficit des plages à moyen terme », avance le responsable technico-commercial des lieux. Restent évidemment quelques détails chimiques, granulométriques, colorimétriques et financiers à régler. Mais on se veut confiant du côté d’Envisan… Convaincu que l’avenir de nos plages est un « véritable enjeu sociétal », Lilian Rahyr, estime que cette perspective dépasse la simple question de la valorisation des déchets. « C’est pour cette raison, conclut-il, qu’on étudie cette piste de manière la plus sérieuse. »