Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La « voix » française de Daesh tuée en Syrie
Dans le viseur des services antiterroristes, Fabien Clain aurait été tué par un drone dans les zones de combat en Syrie. Son frère serait grièvement blessé
Le djihadiste français Fabien Clain, considéré comme la « voix »qui a revendiqué au nom du groupe État islamique (EI) les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, a été tué par un drone dans les zones de combat en Syrie. Selon France Inter qui a révélé l’information, son frère Jean-Michel, autre figure française du djihad, a, quant à lui, été grièvement blessé lors de cette frappe de la coalition, alors que les forces anti-EI sont en passe de faire tomber l’ultime réduit de l’organisation djihadiste dans l’est de la Syrie. Les autorités françaises affirment que des vérifications doivent toujours être réalisées.
Il avait revendiqué les attentats du -Novembre
Fabien Clain, 41 ans, a été identifié par les enquêteurs français comme celui qui avait enregistré le message audio revendiquant les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (130 morts et des centaines de blessés). Son frère Jean-Michel, 38 ans, a lui été identifié comme le psalmodieur des Anasheeds – chants religieux – entendus dans l’enregistrement. Estimant avoir démontré leur implication, les juges d’instruction avaient émis un mandat d’arrêt contre eux en juin 2018 « pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle et complicité d’assassinat ». Selon BFMTV, « il y a à peine deux mois, Fabien Clain avait publié un nouveau message audio de treize minutes pour appeler à commettre des attentats en France pendant la mobilisation des « gilets jaunes ». Preuve qu’il continuait encore ses activités de propagande depuis la Syrie ».
« Frère Omar »
Fabien Clain, alias « frère Omar », est un des plus anciens djihadistes français. En 2000, il s’était converti à un islam radical dans le quartier du Mirail, à Toulouse, où il vivait. C’est à ce moment là que son comportement et ses fréquentations avaient attiré l’attention des services de renseignement qui avaient commencé à le suivre, et ne l’avaient plus jamais lâché ensuite.
Un certain Merah...
Toujours à cette période, au début des années 2000, il s’était rapproché d’un certain nombre d’islamistes radicaux, jusqu’à devenir l’un des membres les plus importants de la filière dite d’Artigat, du nom du petit village dans l’Ariège où se retrouvaient un groupe de jeunes radicalisés, qui organisaient le recrutement et le départ de candidats au djihad vers l’Irak. Parmi eux, Mohamed Merah et son frère. En 2007, Fabien Clain avait été arrêté pour sa participation à cette filière, considérée comme l’un des noyaux historiques du jihadisme français, et en 2009, il avait été condamné à cinq ans de prison ferme. Après avoir purgé sa peine, il s’était installé en Normandie, avant de quitter la France pour la Syrie, avec sa femme, ses enfants, son frère Jean-Michel, et d’autres membres de la mouvance islamiste radicale toulousaine, eux aussi très recherchés par les services français.