Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« C’était une figure mais surtout un communicant »
« On lui fait porter un chapeau un poil trop grand. » Matthieu Suc accueille avec mesure l’annonce de la mort de Fabien Clain. Journaliste à Mediapart, auteur d’ouvrages tels que Les Espions de la terreur récemment, ce spécialiste du djihadisme ne minimise pas l’événement. Mais il en relativise la portée. Prudence sur le rôle de Fabien Clain au sein de l’Etat islamique, tempère Matthieu Suc. Prudence, aussi, face à cette information qui reste à confirmer et officialiser : «Onavu d’autres djihadistes ressusciter... » Ce fut le cas du recruteur niçois Omar Diaby. Jusqu’ici, « les frères Clain étaient les personnages les plus connus de la djihadosphère française » recherchés en Syrie. Et pour cause : ils avaient revendiqué les attentats du -Novembre à Paris au nom de Daesh. « Leur rôle s’apparentait davantage à celui de communicants, observe Matthieu Suc. Mais des personnages moins connus, peut-être ancrés depuis plus longtemps dans le djihad, inquiètent davantage les services français... »
« De là à en faire le cerveau... »
Fabien Clain, incontestablement, était «une figure du djihad français, admet ce spécialiste en la matière. S’il avait été extradé vivant, la France aurait eu plein de questions à lui poser. De par la vidéo de revendication du -Novembre, il était passible des assises, de complicité d’assassinats, et d’une peine de réclusion à perpétuité ». Pour Matthieu Suc, « il ne faut donc pas minorer son rôle, pendant et après. Mais de là à en faire le cerveau du -Novembre ou d’autres attentats... Ça ne correspond pas à ce que disent mes sources dans les services de renseignement. Il n’était ni dans l’opérationnel ni dans la coordination des attentats. »