Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« J’ai envie de gagner »
Thibaut Pinot, le leader de Groupama-FDJ, fait figure de grand favori de l’épreuve, avec Romain Bardet. Le dernier vainqueur du Tour de Lombardie ne cache pas son envie : il veut s’imposer
Thibaut Pinot n’a pas gagné la semaine dernière sur le Tour de La Provence. Mais ses premiers jours de course ont prouvé que le Franc-comtois était déjà dans le bon tempo. Son stage en altitude, dès le mois de janvier, sur les pentes du volcan Teide n’y est sans doute pas étranger. À 28 ans, le leader de Groupama-FDJ, galvanisé par sa victoire sur le dernier Tour de Lombardie, entend franchir encore un palier. Et cela commence par le Tour du haut Var, où il compte bien jouer les premiers rôles.
Êtes-vous satisfait de votre rentrée au Tour de La Provence
du général à secondes de Gorka Izagirre) ?
Oui, ça s’est plutôt bien passé. Je n’ai pas eu le résultat que j’espérais, et quand on est à secondes de leader et qu’on est compétiteur, on veut gagner. Le profil n’était pas idéal, mais ça montre que je suis en bonne condition pour le Haut Var.
Le profil de course vous convient mieux ici ?
Oui, là, je n’aurai pas d’excuse. Les trois journées sont très dures et il y a deux arrivées au sommet.
Où va se jouer la course selon vous ?
Il y a de quoi faire avec ce parcours, mais ça se jouera surtout sur les deux arrivées au sommet. À Mons, je pense que ça finira avec un petit groupe, et au Faron, c’est l’homme le plus fort qui gagnera. Vous avez choisi de reprendre en France. Après la Provence, le Haut Var. C’est une course qui vous tient à coeur, sur vos terres d’adoption (il vient régulièrement s’entraîner dans le massif des Maures) ? Je suis revenu l’an dernier, après quelques années d’absence, et j’ai adoré. En plus, ça m’évite de la fatigue et des longs voyages. C’est une très belle course, le parcours est difficile, et quand il y a du beau temps comme maintenant, c’est une préparation idéale.
Ça reste une course de préparation ?
Oui, mes grands objectifs sont plus lointains, mais j’ai quand même envie de gagner.
On s’attend à un duel PinotBardet. Vous aussi ?
Il faudra faire attention aux autres coureurs car certains vont essayer de profiter de ce marquage. J’espère simplement que le meilleur gagnera.
C’est quand même votre adversaire numéro ?
Pas forcément. Même si c’est sa course de reprise, je sais qu’il a beaucoup roulé cet hiver, qu’il est en très grande condition et vient avec une équipe très forte. Mais ce n’est pas le seul qui peut gagner. Lilian Calmejane (Direct Énergie) ou Rudy Molard (son coéquipier) le peuvent aussi.
Vous êtes tous les deux nés en . Cette concurrence, vous allez la vivre ici, au Tour et pendant toute votre carrière ?
Je ne m’occupe pas uniquement de lui. Il y a tellement d’autres adversaires, nés en ou pas. Ici, ça ne sera pas mon seul adversaire et au Tour non plus.
Vous avez déjà grimpé deux fois le Faron en et en sur le Tour Med), ça vous convient comme effort ?
C’était au début de ma carrière, et je n’appréciais pas trop. Je le trouvais trop court et pour les puncheurs. Je n’avais pas de super sensations. Mais j’ai pris de l’âge et de la caisse depuis. Je ne l’ai pas reconnu, mais je pense que je serai mieux dedans cette année. C’est un effort de minutes, c’est sûr que je préfère les cols plus longs, mais si j’ai de bonnes jambes, j’espère y gagner.
Quand vous faites jours de préparation à Tenerife en janvier, c’est déjà dans l’optique du Tour ? Je n’y pensais pas du tout. Je préparais le Haut Var, TirrenoAdriatico (- mars) et le Tour de Catalogne (- mars). C’était uniquement dans cette optique. La préparation du Tour commencera en mai.
Cette préparation est quand même différente des autres années…
Oui et ça m’a plu de changer. C’était un bon stage et on verra si on en tire les bénéfices. Si c’est le cas, on y retournera sûrement en mai.
Madiot a dit que vous étiez « métamorphosé » depuis votre victoire sur le Tour de Lombardie Il y a vraiment un avant et après ?
C’est du Marc ça, c’est son truc (rires). Je n’ai pas changé. Seulement dans la tête, je me sens plus fort, plus serein. Après la Lombardie, je me suis dit « ça, c’est fait » et après j’ai passé un bon hiver en terminant ma saison par deux victoires (Milan-Turin et le Tour de Lombardie).
Il n’y a pas eu de déclic psychologique ?
C’est la saison qui répondra à cette question. Je peux simplement dire que j’ai plus de confiance et d’expérience.
Vous avez annoncé vouloir viser le podium sur le Tour…
Oui, c’est mon grand objectif de la saison. Je vais faire du mieux possible et j’espère remonter sur le podium.
Au Faron, c’est l’homme le plus fort qui gagnera ” Je n’ai pas changé après ma victoire en Lombardie ”
Vous n’avez pas peur d’assumer ce statut ?
Non, c’est mon rôle d’assumer sur le Tour. C’est l’objectif de l’équipe, et c’est à moi d’y répondre.
Vous attaquez votre saison pro. Vous vous retournez ou vivez uniquement dans le présent ?
Les deux. Et je pense aussi à l’avenir car j’arrive dans mes belles années. Sur ce que j’ai déjà accompli, je n’ai pas à rougir. C’est au-delà de mes espérances de néo-pro. Et, quand je repense à mes débuts, je me souviens des anciens qui me disaient « tu vas voir, ça passe vite ». Je m’en rends compte aujourd’hui. 1.MarcMadiot,danslejournalL’Équipedu14février. : « Ce sera un nouveau Pinot. Le Tour de Lombardie l’a transformé, métamorphosé, je sens plus de force, de rage en lui. Je ne le reconnais plus. » Le nombre de participations de Thibaut Pinot au Tour du haut Var. Sa meilleure place date de l’an passé où il avait terminé e du classement général. Avant ça : il l’avait bouclé aux (), e (), e () rangs.
e Thibaut Pinot, né le mai à Lure (Haute-Saône). Professionnel depuis dans l’équipe Groupama-FDJ.
Palmarès : Sur les grands Tours : victoires d’étapes sur le Tour de France et e du général en , victoire d’étape sur le Giro et e du général en , victoires d’étapes sur la Vuelta et e du général en . Autres courses : vainqueur du Tour de Lombardie, de MilanTurin, du Tour des Alpes (), du Tour de l’Ain () du Critérium International ()...