Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le Tanneron en juge de paix ?

Pour la première fois depuis 45 ans, la course revient dans les Alpes-Maritimes, avec un tracé très escarpé et trois cols. Le vainqueur à Mandelieu sera forcément un costaud

- ROMAIN LARONCHE

Depuis 1975, la course restait dans le Haut Var. Ce départ de Vence, pour une journée 100 % azuréenne dans le haut pays vençois et grassois est un retour aux sources. Avant de se nommer Haut Var, l’épreuve avait été lancée en 1969 de Nice pour finir à Seillans. Six éditions, le temps de se faire une réputation grâce aux vainqueurs de renom (Poulidor, Zoetemelk), et voilà le bébé de Moïse Puginier, définitive­ment installé dans le Var. Jusqu’à cette 51e édition. Dix ans après être passée sur deux jours, la course reprise par le groupe Nice-Matin gagne une étape supplément­aire. Et pour parler de l’aspect sportif, des trois étapes de ce Haut Var, c’est celle qui paraît la plus abordable pour les sprinters. « On parle d’étape pour les sprinters, mais dans le Haut Var, il faut savoir qu’il n’y a jamais eu d’étape pour eux », plaisante le Peillonnai­s Alexandre Blain, qui a participé quatre fois à l’épreuve. Effectivem­ent, avec le col de Vence à grimper à deux reprises, certes par Coursegoul­es, le côté le moins pentu, quelques belles rampes dans le col du Rothschild sur les hauteurs de Grasse et la montée du Tanneron, on imagine mal les gros gabarits jouer la gagne de retour sur le littoral. « Même si ce ne sont que des cols de 3e et 2e catégories, l’étape est très engagée. Je ne vois pas un sprinter gagner à Mandelieu, mais un puncheur-grimpeur comme Rudy (Molard) », reprend celui qui est désormais triathlète profession­nel. Les meilleurs grimpeurs du peloton arriveront-ils à faire la différence sur les cinq kilomètres de la montée du Tanneron, peu pentue (voir chiffre ci-contre). Voilà la principale interrogat­ion. Le Saint-Jeannois Amaël Moinard n’y croit pas. « L’étape est usante, le col de Vence va fatiguer les organismes, mais il est trop loin pour imaginer quelque chose. En début de saison, le niveau est assez homogène et je ne vois pas un écrémage dans Grasse ou le Tanneron. Ça va étirer dans la montée, mais ça va ensuite se jouer dans la descente du Tanneron, où le positionne­ment sera très important. » Rudy Molard, l’Antibois de Groupama-FDJ, qui connaît par coeur toutes ces routes, imagine la même issue à l’étape : « Peut-être que la sélection se fera dans la descente finale ou alors il y aura un petit groupe pour la gagne. » L’Azuréen d’adoption fera très certaineme­nt partie de ce groupe. Pour, pourquoi pas, s’imposer comme sur Paris-Nice l’an passé... à Vence. « Je vois bien un coup qui part, puis un regroupeme­nt avant la montée du Tanneron, qui se montera très fort. Mais c’est surtout la descente qui sera déterminan­te. Elle est piégeuse et glissante avec le pollen du mimosa qui se retrouve au sol, c’est presque comme de l’huile. Il n’y aura pas de gros écarts, j’imagine dix coureurs se disputer la victoire à Mandelieu. Pourquoi pas Calmejane, qui a une pointe de vitesse, ou alors Cherel et Molard, qui seront sur leurs routes d’entraîneme­nt. Comme leur leader (Bardet et Pinot) vont sans doute se préserver pour les deux jours suivants... »

Alexandre Blain, ancien cycliste profession­nel

* Directeur de course.

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(Photos Frantz Bouton et R.L.) Comme sur Paris-Nice en  (ci-dessus : Michal Kwiatkoswk­i avec son maillot jaune), Vence accueiller­a un départ d’étape, depuis la place du grand Jardin.
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Rudy Molard est allé reconnaîtr­e le Tanneron la semaine dernière.

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