Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le Faron les fait rêver

Cinq ans après la dernière ascension, sur le Tour Méditerran­éen, le toit toulonnais fait son retour sur une course profession­nelle. Les amoureux de la petite reine en salivent d’avance

- ROMAIN LARONCHE (AVEC G.R. ET F.R.)

Ce n’est ni un col ni une côte. Le Faron est incomparab­le. Six kilomètres à 8 % de moyenne, avec des passages à 11,5 % qui surplomben­t la rade toulonnais­e pour finir à 496 mètres d’altitude. Une route en lacets mythique délaissée depuis le dernier passage du Tour Méditerran­éen en 2014. Dimanche 24 février, voilà le mont le plus connu du Var de retour. Les plus grands se sont imposés là-haut. Stablinski sur le Tour de France (1957). Zoetemelk (1974-75), Indurain (1990), Rominger (1991-92), Vinokourov (200203), Simoni (2005) sur ParisNice. Lucien Aimar y a amené son Tour Méd 31 fois. « Des tas de grands coureurs comme Dotto, Gil, Salvador, Gaul, Bahamontes, Anquetil, Merckx se sont illustrés ou ont gagné au Faron, se souvient le vainqueur du Tour 1966. De ce fait, c’est devenu une légende, même si ce n’est pas un col qui fait peur. Sur le plan internatio­nal, il y a toujours un côté mythique quand on y vient. » Sous l’organisati­on d’Aimar, Rominger a signé un nouveau doublé au Faron. Comme Bartoli ou Péraud. Mais le recordman se nomme David Moncoutié (2003, 09, 11). « C’est un effort qui dure une quinzaine de minutes. C’est-à-dire que c’est un peu plus long que ce à quoi on peut être confronté dans les classiques ardennaise­s, nous confiait récemment le Lotois. Mais ce n’est pas non plus l’effort d’un col de haute montagne. C’est un peu entre les deux et ça me correspond­ait bien. » Quel coureur prendra la suite de l’ancien grimpeur de Cofidis dimanche ? « C’est taillé pour Romain Bardet, Thibaut Pinot ou Rudy Molard », estime Amaël Moinard, qui avait fini dans la roue de Pinot en 2013. Quelques mois après sa première victoire sur le Tour de France (à Porrentruy), le protégé de Marc Madiot avait lâché 45 secondes à Jean-Christophe Péraud. Six ans plus tard, le vainqueur du Tour de Lombardie dit lui-même « avoir pris de la caisse » et espère « jouer la gagne ». Mikael Cherel, le coéquipier de Romain Bardet, n’en doute pas. « Après trois jours de course, je m’attends à un duel Thibaut Pinot - Romain Bardet de haut niveau. Autant à Mons, un rouleur va pouvoir s’accrocher, mais ça ne sera pas le cas au Faron. » Ce premier affronteme­nt de l’année entre Pinot et Bardet sur les pentes du Faron, tout le monde l’attend. Le leader de Groupama-FDJ part avec un petit avantage, celui de la connaissan­ce car celui d’AG2R n’est jamais venu en compétitio­n. Mais le natif de Brioude n’aura peut-être besoin que d’un seul passage pour rester dans les mémoires. « Le Faron, ça va être de la folie. Je vois bien un coup partir, mais le peloton rentrer à Signes. Ensuite, ça va être nerveux jusqu’à Toulon. Pour les profession­nels, ce profil est tout plat jusqu’au Faron. Romain Bardet est un très bon descendeur et il va peut-être exploiter la descente du col du Corps de Garde. C’est une belle route mais elle reste pentue et sinueuse. Il tentera peut-être quelque chose comme il l’a déjà fait sur le Tour de France (en , dans la descente des Saisies). Sinon, je ne vois pas comment l’étape peut échapper à Pinot ou Bardet. Ils paraissent audessus. Si je dois en choisir un, je vais dire Thibaut Pinot ».

Mikael Cherel, coéquipier de Romain Bardet chez AG2R

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(Photos Valérie Le Parc et Patrice Lapoirie) La dernière fois qu’un peloton profession­nel a grimpé le Faron, sur le Tour Méditerran­éen en . C’est Jean-Christophe Péraud qui s’était imposé au sommet.
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Moncoutié, recordman des temps modernes au Faron.

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