Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une apprentie Jedi, prête à affronter Dark Vador

L’école de sabre laser, The Guardians, de Saint-Aygulf m’a invitée à manier l’arme fictive de Star Wars

- SOLÈNE GRESSIER

Un vendredi sur deux, l’un de nos journalist­es teste un métier ou une activité. Un récit qui démontre que toutes les performanc­es ne sont pas à la portée de tout le monde…

L’univers de Star Wars fascine. J’en suis bien consciente. Mais lorsque j’apprends l’existence d’une école de sabre laser dans l’agglomérat­ion, je peine à y croire. Mon réflexe est sans appel ; je fonce sur Google pour faire mes recherches. La Fédération française d’escrime (FFE) reconnaît le combat au sabre laser comme une vraie discipline sportive. Alors là, je tombe des nues. Qui sont ces fans de la saga de George Lucas, prêts à manier l’arme fictive de la série ? Se prennent-ils vraiment au sérieux ? Ma curiosité me démange. Je décide de les rencontrer pendant un cours. Tous les mercredis soir, le club The Guardians Constellat­ion d’Argens se réunit dans la salle Charles-Denis à Saint-Aygulf. Timidement, je m’avance vers Cyrille Cabaret, le président et Christine Delville, la vice-présidente. Ils ne me semblent pas très geek. Mais l’habit ne fait pas le Jedi. Il est vingt heures. Les padawans de la planète Terre arrivent les uns après les autres – baskets aux pieds et bouteilles d’eau à la main. L’un d’entre eux porte un teeshirt à l’effigie de Maître Yoda, un des personnage­s fictifs de la série. Pendant ce temps, Cyrille vérifie le matériel. « C’est lourd, un sabre laser ? » m’enquiers-je. Sans dire un mot, il m’en tend un. Sa légèreté me fait sourire. «Çapèse entre 700 grammes et 1 kilogramme, mais tu verras qu’à force de le porter, tu auras mal au bras », me présage-t-il. Et combien ça coûte ? « Compte une centaine d’euros pour les moins chers ». Mes yeux sortent de leurs orbites. Je me défie de mon habilité à ne pas le faire tomber durant la séance. « La lame ne craint rien puisqu’elle est en polycarbon­ate. En revanche, elle peut te faire très mal. » Christine

se joint à la conversati­on et me raconte sa dernière blessure, à cause d’un coup mal porté. « Mon doigt avait triplé de volume. C’est pour ça qu’on porte des gants en combat », révèle la photograph­e de la Cavem. Ai-je sous-estimé cette pratique ? Avant de passer aux choses sérieuses, place à l’échauffeme­nt. Étirements, pas chassés, montés de genoux, pompes. Bref. Notre Maître Jedi, Cyrille, vérifie que ses disciples, déjà essoufflés, suivent ses consignes. « Qu’estce que vous croyez ? C’est vraiment du sport », rigole le président. Il est temps d’attraper les armes iconiques. Gaëlle m’en distribue une. Le néon rose s’allume. « C’est un sabre Hello Kitty », se moque l’élève. Un peu de douceur, ça meva! Une des apprentis lance une playlist pour motiver les guerriers. Les musiques défilent, quand l’inévitable bande originale de la saga, La Marche impériale, retentit. « Fallait s’y attendre », s’exclame une voix féminine. Ce cours est aussi cliché qu’amusant. Le professeur m’apprend les gestes d’attaque et de défense de base. S’en suit un enchaîneme­nt de mouvements que je peine à suivre. « Imagine-toi trancher la tête de quelqu’un lorsque tu portes le coup », me conseille Cyrille. À ce moment-là, j’ai l’impression d’être dans un monde parallèle. Dans le côté obscur, peut-être ? À ma gauche, Cécile, élève depuis deux ans, tente de me rassurer. « Moi aussi j’avais du mal à m’y faire au début. » Si c’est normal, alors… Une fois tous les gestes (plus ou moins) maîtrisés, l’heure du combat sonne. Cécile se porte volontaire pour être mon adversaire. « Tu n’as pas de chance, tu es tombée sur la bûcheronne du groupe », prévient-elle. L’objectif est de toucher son adversaire, à la tête, à la hanche ou à la jambe. Pour me défendre, j’appose mon sabre comme bouclier. Qui, d’ailleurs, ne me protège pas tant que ça. Dans les films, j’aurais déjà été vaincue depuis longtemps. Je profite d’un temps de pause pour interroger Cécile : « Pourquoi t’es-tu inscrite? » Sa réponse ne me surprend à peine. Pour ne pas dire, pas du tout. « J’adore Star Wars. Puis je connaissai­s déjà certains membres à l’extérieur. » La séance touche à sa fin. Gabriel m’intercepte. « Quand j’ai débarqué avec ma fille, on ne pensait pas que ce serait aussi physique ». Une autre Cécile, costumière à l’associatio­n Lou Misteriou, intervient : « Ce qu’on aime, c’est créer des chorégraph­ies. On est comme une troupe. » Une troupe guidée par la Force. Luke Skywalker n’a qu’à bien se tenir !

‘‘ On ne pensait pas que ce serait aussi physique ”

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