Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Des salles de bloc sont réarmées
Au début de la crise, la spécialité chirurgicale a été fortement réduite, passant de quatorze à seulement quatre salles d’intervention, dont deux pour les urgences à l’hôpital Sainte-Musse de Toulon. « Nous avons dû réorganiser brutalement l’activité du bloc opératoire pour répondre à deux impératifs, explique le Dr Pierre-Olivier Fais, chirurgien, chef du conseil de bloc. Premièrement, assurer la continuité des soins pour les patients en urgence absolue chirurgicale (urgence obstétrique et urgence chirurgicale, la prise en charge de la traumatologie ayant été transférée à Hyères, Ndlr). Et deuxièmement, mettre à la disponibilité de l’hôpital l’ensemble des ressources nécessaires à l’élargissement du périmètre de la réanimation .»
Des besoins en réanimation stabilisés
« La salle de soins post-interventionnelle, dite “salle de réveil”, a été, ainsi, reconfigurée pour permettre l’accueil de patients qui relèvent de la réanimation ou de soins continus non-Covid-19. Et ce, pour permettre à la réanimation (lire ci-dessus) d’accueillir les patients atteints du Covid avec une capacité très largement augmentée. » « Les besoins en réanimation semblent à peu près stabilisés, et étant moindres ou différents, nous avons pu réarmer des salles d’intervention, explique le Dr Fais. Nous sommes dans une phase où la porte des patients qu’on devait opérer, et qui a été bloquée quasiment au 16 mars, a dû être reprogrammée, mais dans l’ordre de programmation du degré d’urgence qui a dû être défini dans chaque spécialité. »
Des circuits séparés
« Pendant la période de transition, nous allons passer de deux salles pour la traumatologie à Hyères à quatre, dont deux pour l’activité programmée. À l’hôpital Sainte-Musse, nous allons augmenter de deux salles l’activité programmée, en passant de quatre à six, dont deux pour les urgences. »Etce,« de façon à augmenter les activités de la prise en charge des activités urgentes ou non différables ».
Sécurité sanitaire maximale
La sécurité sanitaire est maximale. « Tous les sas de la salle de transfert, d’intervention et de la salle de réveil ont été différents selon que l’on considère le patient Covid négatif ou Covid positif, ou suspect du Covid. Et ce, pour éviter la contamination croisée entre les patients au sein du passage au bloc, et protéger le personnel », commente le Dr Fais. « Nous n’avons pas eu, pour l’instant, de contamination du personnel pendant la phase opératoire au bloc. » Le service de la réanimation a été, lui aussi, épargné.
Le service gynéco-obstétrique a poursuivi son activité, alors que les femmes enceintes font partie des personnes à risques. « Nous avons travaillé sur des filières de prise en charge, explique le Dr Valérie Verlomme, cheffe du pôle. Il fallait pouvoir protéger les femmes non-Covid- et accueillir en sécurité celles potentiellement atteintes par le virus ou testées positives (en évitant tout croisement). » L’accueil et l’orientation de ces dernières ont été réalisés « en collaboration avec le service des urgences, avec un test. » Ensuite, elles avaient des locaux dédiés « avec une salle d’urgence et une salle d’accouchement dédiées ». « Un secteur d’hospitalisation de deux chambres a été dédié Covid, avec la possibilité d’accueillir les femmes enceintes avant la naissance dans le cadre d’une suspicion Covid- ou après l’accouchement pour la sécurisation de la patiente et de son bébé », poursuit-elle (). « Les sorties précoces ayant été demandées par nos sociétés savantes, une jeune maman va être accompagnée à son domicile par des sages-femmes libérales qui vont permettre une sortie plus rapide de la maternité, précise encore le Dr Valérie Verlomme. Elles nous ont épaulés dans cette crise .»