Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Concessionnaires : « On s’est adapté »
Il livre 10 000 voitures neuves et 6 000 d’occasion par an. Ses ateliers accueillent 150 clients par jour venus déposer leur voiture. Alors, quand le groupe Chopard a fermé les portes de ses sept concessions des Alpes-Maritimes, le 17 mars, il y a eu de la « sidération ». Christophe Nobis, directeur de Chopard sur la Côte d’Azur, le reconnaît volontiers. D’autant que, depuis, le groupe qui commercialise les véhicules Peugeot, Citroën, et Opel a rouvert. « Petit à petit, on s’est organisé pour reprendre les livraisons le 16 avril et les réparations le 22. Et entre le 17 mars et le 22 avril, on a continué à assurer les urgences : soignants, transports de médicaments, taxis, travaux publics... Malgré tout, il y a eu un mois entier quasiment sans activité. » En fait, même sans les urgences, Chopard n’a jamais vraiment fermé. Passé la « sidération », le groupe a aussitôt ouvert une centrale d’appel, pour répondre à l’avalanche de questions qui avaient rendez-vous. « Ça a maintenu le lien avec nos clients, explique Christophe Nobis. Pour être honnête, ça nous a aussi permis de garder le moral ». Le commerce physique était interdit, les livraisons-réparations autorisées. Mais Chopard a « privilégié la sécurité des salariés et des clients ».
La vidéo en renfort
La plupart des 350 employés sont passés en chômage partiel, les autres continuant en télétravail. « Quand on a rouvert, on disposait de gel hydroalcoolique, de masques, de gants, et on a réaménagé les locaux pour des parcours sans contact. » Pour la vente, c’est un vendeur qui convie les clients à découvrir leur futur véhicule... en vidéo, téléphone en main. De quoi rassurer les clients et contribuer au redémarrage. « Sur l’activité atelier, ça revient assez fort ; on avait beaucoup de rendez-vous à honorer. Sur les véhicules neufs, ça reprend aussi » ,se réjouit Christophe Nobis. Le confinement avait coupé net l’élan du premier trimestre et fait caler le lancement du SUV 2008 de Peugeot. Aujourd’hui, le concessionnaire se montre résolument « optimiste », y compris pour la vente, « à la condition que l’on sache s’adapter » .Ilmise sur l’apport de la vidéo, qui « va changer nos habitudes »... Et sur un lien avec le client qu’il espère renforcé. « Pour une reprise, on n’a pas été gâtés... D’autant que les débuts étaient prometteurs. Mais on va tout faire pour que ça redémarre. » Philippe Garin est inquiet, mais reste un battant. La station-service Elan qu’il a reprise en août dernier à Plan-du-Var, sur la route des vallées, sur les hauteurs de Nice, a subi la tempête du confinement. Sa vente quotidienne de carburant a chuté de à litres. Moins de clients, donc moins d’achats en boutique et de services, seule façon de dégager une marge. « C’est assez compliqué au niveau de l’activité. Par chance, on a su être économe et faire de la trésorerie. C’est mon côté écureuil qui me permet de surnager. On n’a aucune aide ! Ce que promet le gouvernement, c’est trop compliqué, et une fois arrivé au bout des démarches, on ne correspond pas aux critères. Je ne comprends pas que le gouvernement n’ait pas purement et simplement annulé les charges pendant cette période de crise... La seule aide qu’on a reçue, c’est la banque qui m’a proposé de reporter l’échéance du prêt ! » Outre son « côté écureuil », Philippe Garin a tenu le choc grâce « à une équipe exceptionnelle. Il a été hors de question pour eux d’aller au chômage. Ils ont tout fait pour faire venir la clientèle, en criant haut et fort qu’on était là, prêts à répondre aux demandes. » Malgré tout, Philippe Garin « craint que la reprise soit compliquée. Les sociétés qui viennent prendre le carburant sont en perdition. Les particuliers aussi. Et les touristes vont-ils venir ? C’est un énorme manque à gagner. »