Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Dépanneurs : « On travaille en mode économique »
Alexandre Wurger a créé sa société de dépannage il y a près d’un quart de siècle, à Cagnes-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes. Sans surprise, il n’avait jamais été confronté à pareille tempête. « On a l’impression de revenir dix ans en arrière. Je pense qu’on sera au même point qu’en 2008 – voire pire. » Malgré tout, Alexandre Wurger se veut « confiant ». Après tout, dépanner, gérer la crise, c’est son métier. Chez Flash Dépannage, on a « un peu l’habitude de travailler au jour le jour ». Et cela s’est vérifié durant le confinement. « Il faut être très réactif. Il y a peu de travail, mais il peut y avoir des pics. Vu qu’on travaille avec la justice et le préfet, on est tenu de maintenir une astreinte 24 h/24. Les délinquants routiers existent toujours ! » Côté fourrière classique, en revanche, nada. «Ça représente une chute de 90 % du chiffre d’affaires. » Le décrochage a commencé en mars. En avril, « on est vraiment dans le creux ». Alors Alexandre Wurger a réduit la voilure. À compter du 17 mars midi, « on est passé progressivement de six à deux » . Le gérant a dû mettre au chômage partiel ses quatre autres salariés, jusqu’à nouvel ordre. En attendant, il lui faut gérer l’administratif. « Cette crise nous a montré que les artisans, les professionnels doivent emboîter le pas à l’informatique. »
Les batteries pour recharger
Jusqu’ici, Flash Dépannage tient le choc. L’essentiel de son activité est lié aux changements de batteries, guère stimulées par le confinement. Il doit aussi une fière chandelle à Selene, la plateforme créée par la Fédération nationale de l’artisanat automobile (FNA) qui référence les professionnels restés ouverts. Il rend grâce au chômage partiel, « un dispositif qui va permettre de sauver pas mal d’entreprises ». Malgré tout, « on ne sait pas trop où on va » , confie Alexandre Wurger. Même si son entreprise a les reins suffisamment solides pour tenir jusqu’à la rentrée, il lui faut trouver « un juste milieu » entre charges et capacité opérationnelle. «Le risque, c’est de ne pas pouvoir assumer si le travail repart. » D’autant que la moitié du chiffre d’affaires annuel se joue entre juin et septembre. «Il faut s’adapter, être réactif, en mode économique. » Alors, pour relancer la machine, ce dépanneur plaide pour « la suppression des charges sociales pendant la période du confinement, l’accès plus simple au crédit, et des tarifs renégociés pour ne plus travailler à perte. »