Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Des cocktails pour faire

À l’heure où nous sommes bloqués à la maison, tous les moyens sont bons pour voir un peu du paysage. Y compris avec un verre grâce au six-fournais Monsieur Cocktail...

- AMANDINE ROUSSEL amroussel@nicematin.fr

Pas besoin de préparer des valises, ni même d’avoir un passeport valide ou une attestatio­n de sortie pour ce tour du monde qui sort de l’ordinaire. Tout juste avez-vous besoin d’un verre, d’un bar bien garni et la pleine conscience qu’il faut modération garder. Accrochez vos ceintures et suivez les conseils de votre commandant de bord, Gaëtan Dupuis alias Monsieur Cocktail. Le Six-Fournais, spécialisé dans l’événementi­el en tant que barman à domicile, vous livre son carnet de voyage. Premier arrêt : le Pérou. Avec le Pisco Sour. «Le pisco, c’est le spiritueux local. Il est fait à base de marc, donc une distillati­on de raisins qui n’est pas sans rappeler notre garlaban. » On le prépare avec un blanc d’oeuf et du citron. « Le cocktail existe également au Chili mais en version glacée », précise Gaëtan. On continue notre périple un peu plus au nord, du côté de Cuba. « Cette île incarne tout simplement l’exotisme et les nombreux cocktails créés sur place ne font que renforcer sa réputation. » Difficile dès lors de faire un choix. Le coeur balance entre le classique Mojito et ses notes de menthe fraîche tellement rafraîchis­santes et le Daïquiri et ses effluves de masquarin, une liqueur obtenue après la macération de cerise. En tout cas, Ernest Hemingway, lui, avait décidé de ne pas choisir. On raconte qu’il buvait le premier dans le célèbre établissem­ent La Bodeguita et le second chez les concurrent­s de La Floridita. « Et puis il y a aussi la Piña Colada, ajoute Gaëtan. Pour sa réalisatio­n je conseille plutôt de la crème de coco plutôt que du lait. C’est plus gourmand. »

Moins gourmand mais tout aussi savoureux : le Martini Dry, l’une des boissons par excellence des New-Yorkais. « C’est un cocktail aux milles variantes ayant pour base traditionn­elle soit de la vodka soit du gin. » Pas le fameux Martini alors ? « Et non, pas forcément. La terminolog­ie vient de la forme du verre triangulai­re si emblématiq­ue dans lequel on sert le breuvage », assure l’expert. On poursuit notre aventure du côté de l’Asie avec le Lotus. C’est un des cocktails signature de Gaëtan. « Je l’ai inventé il y a des années, et il a toujours autant de succès ! » Il est simple et savoureux. Avec seulement trois ingrédient­s. On peut donc même s’amuser à le faire maison en cette période de confinemen­t. «Ilfaut4cld­e liqueur de litchi, 4 cl de liqueur de coco et 8 cl de jus de fraise. Et si vous n’avez pas de shaker, un vieux pot de confiture fera l’affaire ! » Vous avez bien tout noté ? Bon, on poursuit alors. Et on part pour l’Italie. Pays qui inspire fortement notre Monsieur Cocktail. La Piazza del Collosseo est aussi une de ses créations originales. Elle met en vedette la liqueur de bergamote. « J’aime beaucoup Rome où je suis allé plusieurs fois. Et pour moi la ville est totalement associée aux odeurs d’agrumes et de bergamote qu’on sent lorsque l’on visite les jardins du Palatin. Ces sensations m’ont totalement inspiré pour cette création. Les voyages me donnent beaucoup d’idées. » Autre cocktail symbolique de la Botte : le Godfather, qui mélange whisky et amaretto et dont le nom fait référence au Parrain de Coppola.

De l’Asie à New York en passant par le Pérou

Et parce qu’il faut bien rentrer un jour chez soi après un long voyage, Gaëtan met en lumière une mixture originale bien de chez nous : La Raphaëlle. L’élément principal étant évidemment La Saint-Raphaël, liqueur varoise, « qui est un peu oubliée aujourd’hui », rappelle Gaëtan. On l’assortit de gentiane, de crème de framboise et d’un peu de tonic. De quoi boucler la boucle.

La devise de Gaëtan : « Le cocktail doit être un moment de découverte et de plaisir. » Depuis , il a monté sa petite entreprise de mixologie, proposant un service de barman à domicile et d’animations. Avec son équipe, ils intervienn­ent beaucoup pour des mariages mais aussi pour tout type d’événement. « Quand j’ai débuté, ce genre de propositio­n n’était vraiment pas développé. Aujourd’hui, il y a plus d’offres. » Alors pour se démarquer, Monsieur Cocktail mise sur ses créations. « C’est sûr, on peut proposer des classiques mais notre plus-value se situe clairement du côté des cocktails qu’on invente. » Imaginatif, il trouve toujours la petite touche, l’ingrédient qui va faire la différence. Et si son activité est en ce moment à l’arrêt, le boss ne chôme pas pour autant. Il s’essaye notamment aux tutos de cocktails sur sa page Facebook (@monsieurco­cktail). Rens. monsieurco­cktail.com - 06.75.06.06.33.

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