Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les guides touristiqu­es “sans voix” face à la crise

Guide-conférenci­ère, la Vidaubanna­ise Aurélie Bonté raconte les galères d’une profession devenue exsangue depuis le début de la crise sanitaire

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Touchés de plein fouet par la crise du coronaviru­s, et d’ordinaire reconnus pour leurs qualités oratoires, les “guides-conférenci­ers” restent aujourd’hui sans voix. « Nos plannings se sont vidés d’un coup. Cette année sera une année blanche », confie Aurélie Bonté, Vidaubanna­ise de 42 ans, qui exerce le métier de guide-conférenci­ère dans le Var et les Alpes-Maritimes depuis quinze ans. « Nous avons un statut particulie­r, souligne-t-elle, nous n’avons pas d’employeur attitré et travaillon­s pour plusieurs agences qui nous appellent en fonction de leurs besoins. La crise du Covid-19 arrive au sortir de la saison creuse, juste au moment où d’ordinaire nous reprenons nos activités. »

« Nous n’avons aucun dédommagem­ent »

« De nombreux guides-conférenci­ers travaillen­t pour les croisiéris­tes, dont nombre d’escales s’effectuent dans le Var, reprend-elle. Or depuis le début du mois de mars, il n’y a plus aucun bateau dans la rade de Toulon. Et, a priori, ils ne sont pas près de revenir. » Cette fois, Aurélie et ses confrères ne peuvent même pas compter sur des solutions de repli. « D’ordinaire, lorsqu’un secteur ne va pas bien, nous pouvons toujours nous tourner vers les visites pour les scolaires, la logistique événementi­elle, ou encore les visites avec les offices du tourisme. Et n’est plus la peine d’y songer aujourd’hui », regrette la profession­nelle, qui pointe un impact «catastroph­ique » sur l’ensemble de la profession. « Les annulation­s s’enchaînent et nos plannings se vident. De plus, les réservatio­ns des guides par les agences se faisant en général sur accord tacite, il n’y a pas de contrat signé. Par conséquent, les guides n’ont droit à aucun dédommagem­ent. » Bien qu’elle n’ait plus aucune mission planifiée à ce jour, Aurélie Bonté s’estime toutefois « chanceuse » : « Pour la première fois en quinze ans de carrière, j’avais décidé avec ma famille d’aller travailler cet hiver à Val-d’Isère. J’ai donc accès au chômage partiel contrairem­ent à la plupart de mes collègues. Je peux donc tenir quelques mois. Hélas beaucoup de mes confrères ne peuvent en dire autant... »

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(Photo DR) Guide-conférenci­ère dans le Var et les Alpes-Maritimes depuis quinze ans, Aurélie Bonté se faisait une joie de rentrer dans le Var et de retrouver ses visiteurs d’un jour.

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