Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Deux semaines de plus pour l’IVG médicament­euse en cabinet Actu

Le délai pour pratiquer une IVG médicament­euse a été relevé de 7 à 9 semaines d’aménorrhée. Un acte qui peut être réalisé dans un planning familial à l’instar de celui de Toulon

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

La crise sanitaire actuelle a bouleversé le mode de fonctionne­ment de nombreuses institutio­ns. Le planning familial poursuit plus que jamais ses missions d’informatio­n sur les questions de sexualité, de contracept­ion ou encore d’avortement. Sur ce point, il peut ainsi recevoir des femmes souhaitant bénéficier d’une IVG (Interrupti­on volontaire de grossesse) médicament­euse. En cette période, la DGS (Direction générale de la santé) a adressé des consignes permettant la prise en charge d’une patiente jusqu’à la neuvième semaine d’aménorrhée, allongeant de deux semaines le délai habituel. Auparavant, au-delà de la septième semaine, l’IVG médicament­euse ne pouvait être réalisée qu’à l’hôpital. « Il est important que toutes les femmes sachent que nous pouvons toujours répondre à leurs questions et, le cas échéant, les prendre en charge pour une IVG, indique le Dr JeanClaude Gautier, gynécologu­e et directeur du centre de planificat­ion de Toulon. Nous menons un premier entretien par téléphone au cours duquel nous répondons à ses questions et lui expliquons les diverses solutions qui s’offrent à elle. » Le Dr Gautier réalise l’échographi­e de datation au centre. « Nous avons bien sûr mis en place des mesures de protection : port du masque, gel hydroalcoo­lique, etc. En revanche, nous ne recevons qu’une seule personne à la fois. Cela signifie qu’une femme ne peut être accompagné­e pour l’IVG. Toutefois, la conseillèr­e conjugale est présente et peut la soutenir ; son rôle est d’autant plus important dans cette période. »

médicament avec le médecin

C’est lors de ce rendez-vous que la patiente prend le premier médicament pour l’IVG, le second sera ingéré à domicile. Le Dr Gautier rappelle à J + 8 afin de faire le point. « Il est important d’accorder une réassuranc­e aux femmes. L’IVG n’est pas une démarche anodine, elles ont besoin de sentir qu’elles ne sont pas seules. » Ce coup de fil, qui n’est pas prévu dans les textes, est davantage une manière de maintenir le lien qu’un impératif sanitaire. Il est important aussi pour rassurer les femmes qui peuvent présenter des saignement­s abondants pendant plusieurs jours. Et de toute façon, s’il y a le moindre souci après l’absorption des médicament­s, la patiente dispose des numéros à contacter à tout moment ; elle peut également se rendre aux urgences. Une fois de plus, le contexte imposant des aménagemen­ts, la consultati­on à J + 14 est effectuée à distance. « Nous nous appuyons sur un questionna­ire et un dosage biologique afin de vérifier que la grossesse s’est bien interrompu­e. » Dans ce contexte, les conditions d’accès à l’IVG ne changent pas : elle est accessible à toutes, quel que soit l’âge (l’anonymat est assuré), la nationalit­é, y compris pour celles qui ne sont pas assurées sociales.

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(DR) Le Dr Gautier reçoit les patientes au planning familial de Toulon pour une IVG médicament­euse jusqu’à la semaine d’aménorrhée.

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