Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Perez cloué sur la terre ferme !
Habitué à mener sa vie à grande vitesse sur les flots, le Borméen Jérémy Perez profite de cette période de calme plat pour prendre soin de sa famille et de sa petite fille, née le 1er janvier
De 130, voire 140 km/h à... zéro. Pas toujours facile à vivre, le confinement, pour Jérémy Perez, plus habitué à fendre les eaux au guidon de son surpuissant Seadoo avec ses 400 chevaux qu’à évoluer sur la terre ferme à la vitesse d’une tortue... Le double champion du monde en titre de scooter des mers, en vitesse Run GP1 (jet à selle) est aujourd’hui comme tout le monde, à quai. Mais le pilote borméen a de quoi faire. En tout début d’année, son épouse Marta lui a offert le plus beau des cadeaux, une petite fille qui répond au doux prénom de Vittoria (victoire en italien). Normal, pour un double champion du monde... «Vittoria est née le 1er janvier. Le chiffre 1 va la poursuivre toute sa vie. C’est son jour de naissance, la victoire est réservée aux numéros 1 et son papa a terminé premier au championnat du monde ! » rigole l’intéressé.
Troisième de la seule manche disputée
Comme Jérémy, le championnat du monde IUM 2020 est à l’arrêt. Une seule manche a été pour le moment disputée, mi-février au Koweït. « J’ai terminé troisième. J’ai été patraque pendant toute l’épreuve, comme un grand nombre d’autres pilotes, avec quelques symptômes (toux, maux de tête), qui m’ont fait penser avec du recul au Covid-19 » précise le double champion du monde. Les autres manches ont été tout naturellement mises en stand-by. « La Fédération internationale nous envoie des newsletters tous les dix jours.
Elle souhaiterait concentrer les manches restantes entre les mois de septembre et de décembre ». Son jet est à l’heure actuelle bloqué en Arabie Saoudite, qui devait être le théâtre, du 16 au 20 mars derniers, de la deuxième manche de l’épreuve mondiale. « Théoriquement, je dois récupérer mon jet d’ici quelques jours au port de Gênes (Italie) .Un camion devrait me l’acheminer à Bormes » précise un Jérémy Perez qui subit de plein fouet la crise sanitaire du coronavirus, en tant que pilote bien sûr mais aussi en tant que chef d’entreprise.
Le triplé dans le viseur
À la tête l’hiver d’une société de location de motoneige à Serre-Chevalier, qu’il a dû fermer un peu plus tôt que prévu, toujours à cause des mesures prises pour lutter contre le coronavirus, le Borméen possède également une base de location de scooter des mers au port de la Favière (Perez Jet Location) qui compte une quinzaine de machines. Heureusement, la situation actuelle ne met pas en danger sa petite entreprise. « On ouvre généralement au début du mois de mai. Ce ne sera vraisemblablement pas le cas. J’espère malgré tout que la base sera active cet été, au moins durant les mois de juillet et août et dans l’idéal en septembre. » La seule difficulté pour Jérémy sera de trouver deux moniteurs stagiaires. Mais il n’est pas homme à se plaindre. « La situation que nous vivons est assez flippante. Il faut savoir rester humble face à cette terrible crise sanitaire, même si rester confiné peu rendre un peu dingue. » Le double champion du monde varois prend donc son mal en patience. Il s’entretient physiquement grâce à des séances de crosstraining, basées sur le cardio et le renforcement musculaire, préparées par son coach. « Je profite aussi de mon bébé et c’est génial, poursuit Jérémy Perez, qui pourrait retrouver l’eau à SainteMaxime, au mois de juin (lire cidessous), dans le cadre de la Je cup. C’est vraiment sous toute réserve et au conditionnel. On aimerait bien tous se retrouver pour cette manche du championnat de France mais ce n’est pas encore gagné » conclut celui qui tentera en fin d’année de décrocher un troisième titre mondial. Un triplé qui ferait rentrer le Borméen encore un peu plus dans la légende du scooter des mers !