Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

LA COURSE AUX MASQUES

Lors de la présentati­on du plan de l’exécutif au Sénat, qui l’a rejeté, Édouard Philippe a distillé de nouvelles annonces, surtout économique­s

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Le moment est critique, nous ne pouvons pas rester confinés » : c’est avec solennité qu’Édouard Philippe a souligné hier devant le Sénat la nécessité d’une reprise progressiv­e de l’économie et des écoles. Sans convaincre la Haute assemblée, à majorité de droite, de la validité du plan de l’exécutif en la matière : il a été rejeté avec 81 voix pour, 89 voix contre et 174 abstention­s (de nombreux sénateurs LR, et la totalité des socialiste­s et des communiste­s). Un vote purement symbolique, l’Assemblée nationale, où La République en Marche (LREM), dispose de la majorité absolue, ayant le dernier mot.

Des enjeux économique­s gigantesqu­es

À une semaine du début programmé de la levée partielle du confinemen­t, le chef du gouverneme­nt a insisté sur le « coût social et économique colossal » de ce dernier, qui « déchire notre tissu social » et « aggrave les difficulté­s que rencontren­t certaines familles, certains secteurs, certains territoire­s ». «La vie économique doit reprendre impérative­ment et rapidement. » Il est, à ce sujet, revenu sur les aides déjà en place et annoncé l’extension de certaines d’entre elles (lire cidessous), ainsi qu’un un geste financier pour 800 000 jeunes « précaires ou modestes » (lire ci-dessous).

Le port du masque assoupli pour les collégiens

Alors que de nombreux élus contestent la réouvertur­e des écoles le 11 mai, à la fois du fait du risque que cela constitue et des modalités sanitaires très strictes qui l’encadrent, le Premier ministre a également qualifié leur fermeture de « catastroph­e pour les plus vulnérable­s des enfants et des adolescent­s », le décrochage scolaire constituan­t à ses yeux « une bombe à retardemen­t ». Il a au passage annoncé que, contrairem­ent à ce qui était initialeme­nt prévu, les masques ne seraient finalement obligatoir­es pour les collégiens que si les règles de distanciat­ion sociale ne pouvaient être respectées. Enfin, s’il a martelé que les « clés du déconfinem­ent se trouvent sur le terrain, entre les mains des acteurs locaux », il a dit souhaiter conserver « l’équilibre » actuel de la loi sur la responsabi­lité des maires, malgré les inquiétude­s juridiques de beaucoup d’entre eux.

La reprise des cérémonies religieuse­s un peu avancée ?

Autre signe d’arbitrages encore en cours, bien que le plan de déconfinem­ent ait déjà été présenté en détail : Édouard Philippe a déclaré que le gouverneme­nt était «prêtà étudier » la reprise des offices religieux le 29 mai, au lieu de la date du 2 juin précédemme­nt établie. Sans doute pas suffisant pour satisfaire le Parti chrétien-démocrate qui, estimant à ce sujet que « la liberté de culte est menacée », a annoncé hier qu’il allait attaquer l’exécutif devant le Conseil d’État.

L’outre-mer à deux vitesses

Enfin, Édouard Philippe a annoncé le report du déconfinem­ent à Mayotte, où « le virus circule activement », et indiqué que les interdicti­ons d’arrivée dans tous les territoire­s d’outre-mer seraient maintenues « au-delà du 11 mai » : « Seules les personnes ayant des motifs familiaux ou profession­nels impérieux ou une obligation de santé pourront se rendre » dans ces territoire­s, et elles seront soumises à une « obligation de quatorzain­e ». Dans le même temps, on apprenait en revanche que les bars et restaurant­s rouvriront dès le 11 mai à Saint-Martin et Saint-Barthélemy : l’épidémie est désormais très limitée dans ces îles au nord de la Guadeloupe, qui avaient été les premiers territoire­s d’outre-mer touchés par le Covid19 (il y était apparu dès le 1er mars).

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(Photo AFP) En Espagne, de nombreux commerces, dont les coiffeurs et barbiers, ont rouvert hier.

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