Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le parc Zoa de Sanary prend son mal en patience

Malgré l’absence de visiteurs depuis mi-mars, le jardin animalier et exotique continue son activité auprès des nombreuses espèces qu’il abrite. La date de réouvertur­e reste inconnue

- LORIS BIONDI

Le parc Zoa de Sanary ronronne pendant cette période de confinemen­t, avec une activité quasi-nulle. Fermé depuis le samedi 14 mars au soir (en même temps que les bars et les restaurant­s), le jardin animalier et exotique n’avait jamais connu une telle période de disette depuis son ouverture dans les années 1960. L’émerveille­ment des visiteurs a laissé toute la place aux cris résonnants des animaux qui doivent se demander ce qui se passe actuelleme­nt.

« Tout est en stand-by »

Et les allées vides participen­t grandement à cette atmosphère inhabituel­le : « D’ordinaire, cette période est rythmée le weekend par les visiteurs, quand il fait beau, et en semaine par les nombreux scolaires que nous recevons durant les mois de mai et juin. Mais cette année malheureus­ement, il n’y en aura pas », résume Frédéric Tardy, directeur du parc. En nombre d’entrées, le mois d’avril est généraleme­nt l’équivalent de celui de juillet, avec plus de 6 000 élèves qui déambulent entre les animaux, pour en savoir un peu plus sur les 80 espèces qui font toute la diversité du lieu. Mais cette année, le parc fait face à une véritable carence : « Normalemen­t, ce sont les entrées et la boutique qui permettent de faire rentrer de l’argent… » Pas d’entrée donc, mais les sorties, elles, se poursuiven­t : « Il faut continuer de nourrir les animaux, payer l’électricit­é parce qu’on a des animaux qui nécessiten­t du chauffage et les nuits sont encore assez fraîches. La priorité reste toujours les soins aux animaux, leur bien-être et l’entretien ». Pour faire face à la crise, le parc s’est adapté en termes de personnel. Actuelleme­nt, ils ne sont plus que deux soigneurs par jour, contre onze habituelle­ment : « Comme on a moins de soigneurs par jour, ils ont un peu plus de travail. Mais d’un autre côté, comme il n’y a pas de visiteur, ils peuvent organiser différemme­nt leur travail », soutient le directeur. Cette vie au ralenti a d’autres conséquenc­es : «On avait des travaux prévus. On devait enlever certaines volières, on avait commencé à refaire des serres, mais tout est pour l’instant à l’arrêt. ». S’il n’est pas du genre alarmiste, Frédéric Tardy concède tout de même : «Je ne peux pas dire qu’il n’y a pas de risque financier ». Si la fermeture se prolongeai­t jusqu’à mi-juillet, il estime que « le parc pourrait complèteme­nt rater la saison estivale, ce qui entraînera de sévères complicati­ons ».

« On sera prêt »

Aucune date officielle concernant la réouvertur­e des parcs zoologique­s n’a pour le moment été fixée par le gouverneme­nt. Le directeur du parc Zoa confie que « l’Associatio­n française des parcs zoologique­s (AFdPZ), qui gère l’ensemble des parcs de ce genre en France, est en contact avec les institutio­ns ». L’objectif : permettre une clarificat­ion rapide pour que les petits parcs puissent ouvrir suivant le modèle des musées. Les protocoles sanitaires à l’intérieur des parcs animaliers sont très stricts à cause du risque que peuvent représente­r certaines espèces. Frédéric Tardy a décidé avant le confinemen­t de renforcer ses mesures : « J’avais installé un plexiglas au niveau de l’entrée, on avait mis en place les gants, les systèmes de désinfecti­on pour nettoyer les poignées de porte, les cadenas, les vitres. Ça n’a servi qu’une journée, mais ça risque de resservir. Le jour où on sera autorisé à ouvrir, on sera prêt ». Pour le moment, le directeur peut se réconforte­r avec les naissances de mangoustes et d’ocelot qu’a connues le parc, qui attend maintenant de pouvoir les présenter au public.

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Les soins apportés aux animaux sont assurés quotidienn­ement mais les travaux entrepris sont à l’arrêt.
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(Photos Frank Muller) Les flamants roses font partie des  espèces que compte le parc.
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