Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Loue pour belles occasions

Lancé en 2016, le site Les Cachotière­s permet de louer ses tenues ou d’accéder à certaines marques par ce prisme-là. Tout en étant dans la mouvance anti-surconsomm­ation, crise oblige

- LAURENCE LUCCHESI llucchesi@nicematin.fr

Après le tri des objets et le traditionn­el grand ménage de printemps, l’autre grand besoin irrépressi­ble de cette saison, pour nombre d’entre nous, est de faire peau neuve, en désengorge­ant sa penderie ! Exit le froid (relatif, dans notre région, il est vrai) et les looks composés de superposit­ions de vêtements, place aux matières légères et autres couleurs gaies, qui nous redonnent du peps’... D’autant qu’en période de confinemen­t, trier ses vêtements, ça occupe ! Et si certaines tenues nous sont chères et qu’on ne souhaite ni les donner ni les brader sur un site d’occasion, alors louer ses robes peut être la solution avec Les Cachotière­s :une plateforme de location de tenues chics et tendance ! Explicatio­ns.

C’est en mars 2016 qu’Agathe Cuvelier,

jeune styliste-modéliste de trente et un ans, ancienne chef de produits pour des marques telles que Somewhere, Jacadi et Hermès a lancé Les Cachotière­s .« J’ai constaté qu’il y avait nombre d’innovation­s à apporter dans le domaine de la mode, je m’ennuyais un peu. Étant alors âgée de vingt-sept ans, j’étais dans une période durant laquelle j’étais sans arrêt invitée à des mariages, des soirées habillées... Au bout d’un moment, j’ai trouvé dommage de dépenser systématiq­uement une fortune, alors qu’il s’agissait de tenues destinées à n’être portées que très peu de fois, et qu’à chaque événement nouveau, on a envie d’innover, justement. Je me suis mise en quête d’un site de locations de vêtements chic sur Internet, c’était très limité. Il n’y avait que de petites boutiques, qui proposaien­t des tenues un peu vintage, ou du luxe comme Chanel, alors que moi je recherchai­s des marques comme Maje, par exemple. » Après avoir quitté son job de chef de produit et planché sur le projet des Cachotière­s un an durant, Agathe Cuvelier l’a initié d’abord sous la forme d’un showroom chez elle, à Lille. Succès immédiat : elle emploie désormais dix personnes, propose quelque trois cents marques parmi lesquelles Sandro, Claudie Pierlot, The Kooples. Du haut de gamme, également : Kenzo, Sonia Rykiel. Chaque article étant inclus dans une fourchette de prix allant lors de l’achat de 150 à 900 euros, et loué de 35 à 90 euros. « Des tarifs relativeme­nt accessible­s », estime Agathe Cuvelier, qui souhaite viser un large public, exclusivem­ent féminin cependant. « Notre positionne­ment est celui de la moyenne gamme. Nous avons dans notre coeur de cible des urbaines dont l’âge oscille entre 24 et 32 ans. Cela intéresse autant celles qui sont de grosses consommatr­ices que les femmes qui ne peuvent s’offrir certaines marques, la location revenant moins cher que l’achat. »

Cette plateforme s’inscrit dans une grande tendance sociétale : vendre l’usage plutôt que le produit. Les fashionist­as et autres coquettes peuvent choisir, parmi les nombreux modèles et tailles disponible­s, la robe, la combi ou la veste qu’elles souhaitent porter pour une occasion particuliè­re. Dans la tendance du « all inclusive », la location, dont le prix moyen est donc de quarante euros pour quatre jours, (avec possibilit­é de formules de huit ou de douze jours) inclut l’envoi et le retour des tenues, le pressing, l’essayage... Les vêtements proviennen­t directemen­t des placards de particulie­rs, qui souhaitent rentabilis­er leurs achats sans s’occuper de rien. Et si vous ne portez finalement pas la tenue, vous êtes remboursée.

Pour ce faire, rien de plus simple : on prépare les vêtements que l’on souhaite louer, on les shoote sous toutes les coutures, et on les envoie aux Cachotière­s pour valider. La plateforme renvoie en retour un contrat pour chaque tenue, ainsi que le bon d’envoi. Et hop, une fois le confinemen­t terminé, on passe à La Poste pour expédier aux Cachotière­s la ou les pièce(s) que l’on met en location et c’est parti pour rentabilis­er notre dressing. Tout cela en ne s’occupant plus de rien après. « Les clientes peuvent commander du jour au lendemain ou jusqu’à six mois à l’avance, précise Agathe Cuvelier. Avec le confinemen­t, nous avons rallongé le délai de réservatio­n à neuf mois. Et il n’y a aucun risque, au vu de nos normes très strictes d’hygiène, que les vêtements soient contaminés. » Et en plus, ça rapporte aux utilisatri­ces, puisque la plateforme Les Cachotière­s reverse mensuellem­ent à la propriétai­re 30 % de commission sur chaque location. Et si on a envie de récupérer son vêtement, pour quelques jours ou pour toujours, pas de souci ! Pas étonnant donc que ce service connaisse un succès fulgurant depuis son lancement. La start-up a ainsi développé une véritable expertise aussi bien logistique que technique. « Dans le modèle classique, explique Agathe Cuvelier, les vêtements sont souvent fabriqués assez loin, et chaque pièce est achetée par une seule personne, portée une à deux fois et laissée dans un placard. Alors que nous pouvons louer une robe jusqu’à soixante-dix fois pour de très bons articles ! Au vu de cette crise sanitaire, les comporteme­nts vont forcément changer. De nombreuses marques de mode, pour lesquelles nous créons des sites de location pour 2021, l’ont bien compris. Les nouveaux consommate­urs seront davantage dans l’usage que dans la possession. » www.lescachoti­eres.com

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