Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Wonder sur France 

- AURORE HARROUIS

Il a « un peu, complèteme­nt la trouille », August. Le petit garçon s’apprête à rentrer à l’école. Grande aventure pour n’importe quel enfant. Oui mais voilà, Auggie (Jacob Tremblay) n’est pas un petit gars comme les autres. Sa maladie, une malformati­on faciale, et les 27 opérations chirurgica­les qu’il a subies pour pouvoir respirer et voir correcteme­nt l’ont tenu éloigné du système scolaire et lui ont sérieuseme­nt amoché le visage. Affublé d’un casque de cosmonaute, il veut prouver qu’il est un enfant comme les autres. Et il va lui falloir une montagne de courage pour affronter le regard de ses semblables… Dit comme ça, on sent poindre le film mièvre à plein nez. Avec tout le discours qu’on connaît : « La beauté n’est pas extérieure, elle est intérieure ». Mais l’autodérisi­on et l’humour déployés par le petit Auggie, une « merveille », pour faire taire les moqueries de ses camarades changent tout. Du début à la fin, on regarde Wonder de Stephen Chbosky (Le Monde de Charlie), adapté du roman éponyme de R. J. Palacio, avec les larmes au coin des yeux. Pas parce que l’histoire est triste à faire pleurer dans les chaumières. Mais parce qu’elle touche en plein coeur. Parce que sa mère dévouée (Julia Roberts, dont le sourire craquant donnerait confiance à n’importe qui), son père (Owen Wilson qui a troqué son costume de tête à claques pour un étonnant rôle à fleur de peau) d’une grande fragilité émouvront à coup sûr. Pour les autres thématique­s qui touchent à l’enfance et y sont abordées : la peur de l’école, du regard des autres, la cruauté des jeunes, le harcèlemen­t, les petites lâchetés enfantines, le sentiment de solitude… Tout cela avec délicatess­e, sans verser dans un pathos outrancier. Mais en livrant un joli feel good movie. Légèrement chantilly. Mais bon, on a encore tous besoin d’un peu de douceur, non ?

Ce soir à 21 h 05 sur France 3.

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