Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Cette situation peut majorer des failles préexistan­tes »

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

« Après ces deux semaines, il y a eu une sorte de plateau : globalemen­t les gens se sont habitués à la situation, ont mis en place de nouveaux rituels destinés à se réappropri­er ce nouveau quotidien. Beaucoup s’en sont bien

Christine Ganneval

ressources leur permettant de faire face. En revanche, c’est plus compliqué chez ceux qui ont des fragilités. Ces bouleverse­ments ont pu creuser des failles, parfois même inconnues jusqu’alors. Lorsque le président a annoncé la poursuite du confinemen­t pour un mois [le 13 avril, Ndlr], certains l’ont vécu comme un deuxième choc. » En somme, même si tout le monde s’y attendait, la nouvelle a été difficile à encaisser chez ceux qui étaient plus en souffrance. Trouver que le temps est long, c’est normal. Avoir envie de retrouver

Là où le bât blesse, c’est lorsque survient cette impression d’être sur le point d’exploser. Ou à l’inverse de trouver le confinemen­t absolument formidable, d’apprécier n’avoir plus aucun contact humain et d’avoir envie que la situation se poursuive... il y a peut-être là un problème en termes de relations sociales à travailler par exemple.

L’occasion de s’arrêter et faire le point

Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à parler. D’abord à son entourage, verbaliser son état émotionnel. Ensuite à un profession­nel. Nombreux praticiens proposent des téléconsul­tations. Toutefois, certains se heurtent au manque d’intimité : difficile de parler de ses problèmes de couple quand le conjoint

est dans la pièce à côté. Christine Ganneval conclut sur une note positive : « Le confinemen­t a laissé beaucoup de temps pour faire le point, réfléchir. C’est un moment de pause forcée qui peut être bénéfique. Ceux qui en ont réellement souffert – il est normal de trouver ça embêtant et de vouloir retrouver la vie d’avant – peuvent s’interroger. Il y a peut-être des problèmes dont ils ignoraient l’existence et qu’ils ont besoin de résoudre. » Bien souvent, le temps de réflexion que l’on s’accorde est un début à la prise de conscience. Bonne nouvelle « parfois, il suffit de peu pour dénouer des problèmes ». L’occasion de prendre de bonnes résolution­s, un nouveau départ, plus serein.

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