Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Palaces et étoiles se projettent sur la mi-juin
Dans la presqu’île de Saint-Tropez, des dates de réouverture sont avancées. Périlleux tant que les frontières de l’espace Schengen seront fermées et les autres établissements « locomotives » à l’arrêt
L’arrêté préfectoral du 15 avril, portant interdiction aux hébergements à vocation touristique varois de recevoir du public jusqu’au 11 mai 2020, n’ayant pas été prolongé, toute une industrie s’organise. Dans la presqu’île de SaintTropez, où l’on connaît la concentration d’établissements de luxe, les hôteliers, malgré leurs « super-pouvoirs » 5 étoiles, doivent faire face à de sacrées forces d’inertie... « Tant que les frontières sont fermées, nous ne reverrons pas l’essentiel de nos clients », admet Robert Van Straaten, directeur du très huppé hôtel Villa Belrose, sur les hauteurs de Gassin.
« Nous sommes tous liés ! »
L’annonce ferme du ministère de l’Intérieur sur les restrictions aux frontières avec les pays de l’espace européen (Union européenne, espace Schengen, RoyaumeUni) qui sont « prolongées jusqu’au 15 juin au moins »et des frontières avec les pays non-européens qui « resteront fermées jusqu’à nouvel ordre », ne laissent que peu d’espoir sur une reprise précoce. « Hôteliers, plagistes, restaurateurs, commerçants, mairies... Nous sommes tous en contact car nous sommes liés les uns aux autres. Rien n’a encore filtré côté préfecture pour les plages privées... Pour nous, tout va dépendre de l’issue du déconfinement, mais j’ai bon espoir puisque le Var est classé “vert” », sourit Robert Van Straaten, qui rouvrira uniquement si son pôle restauration peut être opérationnel.
Tout en restant prudent sur un calendrier précis, il avance les dates du 12 ou du 15 juin, « mais nous attendons bien entendu les préconisations gouvernementales ». Comme lui, l’essentiel des chefs d’établissements 5 étoiles et palaces cible un lever de rideau entre le 12 juin et le 1er juillet.
Ouvertures échelonnées
Ainsi Lily Of The Valley, le joyau « bien-être » signé Philippe Starck ouvert l’été dernier, qui niche sur les hauteurs de La Croix-Valmer, ne valide les réservations qu’à compter du 11 juin. À Saint-Tropez, le Byblos diffère, lui, jusqu’au 17 juin au moins, le Cheval Blanc de Bernard Arnault au 18 juin, l’Hôtel de Paris au 20 juin et le Château de la Messardière au 25 juin. Dans le sillage de cette industrie du luxe, les saisonniers sont plus que jamais dans les starting-blocks. Eux, pour le coup, ne pouvant vraiment pas faire « l’économie » d’un été en 5 étoiles.