Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Est-ce que l’on doit tout arrêter ? »
À propos de la tenue d’un conseil en période de confinement, le maire, Patrick Genre l’assume totalement : « Toutes les barrières sanitaires ont été appliquées. Le conseil s’est tenu à huis clos. » Pour lui, il s’agissait de« remettre la machine en route. Je ne vois pas où est le problème. Est-ce que je dois arrêter les projets ? La gestion communale doit se poursuivre dans la sérénité, dans la volonté de faire réussir le village. » Quant au centre administratif intercommunal, «il est annoncé de longue date. Nous sommes dans la phase d’approbation pour présenter le dossier à l’État, à la Région, au Département, à l’agglomération. » « J’ai vendu la partie hôtelière (de La Cabro d’or, Ndlr) – dans un état de délabrement – au notaire de Carcès, qui va créer un pôle juridique magnifique. Avec expertcomptable, avocat, huissier, géomètre… L’office notarial devait quitter le village. Ce n’était pas possible. Il y a six emplois préservés avec la création de dix. Le produit de la vente, 350 000 euros, sera intégralement affecté à la création du centre administratif. » Cette structure devrait compter – « je n’ai pas, pour l’instant, d’avis défavorable »– « une maison de service public (Caf, Mission locale, Pôle emploi, Var initiatives… Et peut-être une permanence de la trésorerie). » Le bâtiment abriterait aussi « une maison des associations et une mairie annexe avec une salle pour le conseil, les mariages ». Le maire compte mener à bien ce projet : « Carcès est une commune relais de l’agglo. Là, je lui donne les moyens d’amplifier cette notion de relais. »
« Aider des jeunes à s’installer »
Concernant la cession du bâtiment communal qui abritait la trésorerie des impôts : « J’ai proposé la vente d’un local commercial pour aider des jeunes à s’installer avec des conditions favorables d’accès à la propriété. Je ne vois pas le problème. L’ancien président des commerçants (Alain Ravanello, Ndrl) lui s’y oppose. Malheureusement j’ai retiré la délibération. » Le dossier n’est pas clos. « Dès le lendemain, j’ai remis en vente au prix des domaines. Avec le produit de cette vente, j’ai le financement complet du centre intercommunal. Sans emprunt et sans augmentation d’impôts. » Pour le prochain conseil, le maire compte bien mettre sur la table la requalification de l’entrée est sur le site de l’ancienne distillerie.
« C’est inespéré »
« Dès que j’ai appris la fermeture, fin 2018, j’ai pris des dispositions. J’ai contacté l’EPFR (Établissement public de financement et de restructuration, Ndlr) j’ai travaillé avec les services de l’agglo, de la préfecture… On a eu une convention d’intervention foncière, approuvée en conseil, signée pour six mois. Le projet comporte 43 logements en accession sociale à la propriété – le maire pourra affecter 90 % de ces logements – un parking souterrain et un parking pour Carcès de 120 places. J’ai sollicité l’EPFR pour connaître sa décision. Il est d’accord pour racheter la friche industrielle. Où est le problème ? Sans que l’intervention financière de la commune ne soit en jeu pour l’instant. Sauf à la fin, si on veut acheter le parking. Je proposerai la validation de cette acquisition au conseil. C’est inespéré. On peut faire une belle entrée de ville, créer un parc paysager… » Et de conclure : « Est-ce que l’on peut en vouloir à un village qui a de la chance alors qu’il en bavait ? »