Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Barberis : adieu aux larmes

Le talonneur et capitaine emblématiq­ue du RO de Grasse quitte le club après huit années très intenses. Il va retrouver donc le Var et la maison de ses débuts en Fédérale 1 : l’US Seynoise...

- RUDY KOSKAS

On ne peut imaginer le Rugby Olympique de Grasse sans son capitaine emblématiq­ue : Thomas Barberis. Et pourtant le talonneur a décidé de retrouver les siens à La Seyne après s’être posé des milliers de questions. De retrouver son autre club de coeur (avec un contrat d’un an), celui de ses débuts. Un retour aux sources qu’il voyait plus festif, plus convivial. Malheureus­ement, le Covid 19 est passé par là. Pas d’adieu sur son stade fétiche de Perdigon avec ses supporters, ses coéquipier­s, ses dirigeants. Loin des effusions imaginées par l’attachant « Barb », à fleur de peau quand on évoque sa décision. Sa vie sans le ROG. Des adieux via les réseaux sociaux ou le téléphone qui ne lui ressemblen­t pas vraiment. Un peu triste même. Thomas Barberis fait avec et revient sur ce choix fort. A 32 ans, il veut se rapprocher de sa famille et boucler la boucle d’une carrière sportive déjà bien fournie. Sa fougue, sa générosité, son amour du club, du maillot, vont manquer aux supporters des « Rouge et Bleu ». Redémarrer une saison sans lui, après 8 années au ROG, va sembler étrange. Il faudra faire avec.

« Je suis parti de la maison pour rentrer à la maison »

« Ma décision a été prise après le match face...à la Seyne ! Mais j’ai eu du mal à la valider. J’ai eu une propositio­n de Jérémie Fickou en janvier et je pensais déjà à rentrer chez moi. c’est un choix de famille. L’occasion aussi de boucler la boucle après mon premier match en senior (2005). Je pars pour la Seyne uniquement. Je ne serais parti pour aucun autre club. Je suis parti de la maison pour aller...à la maison ! » Séquence émotion quand il doit annoncer son départ au club grassois.

« Je n’arrivais plus à lire les messages »

« Je l’ai d’abord dit à Alain Pastor (ancien manager général) qui m’a fait venir puis aux deux entraîneur­s (Damien Vacher et Karim Dahbi) et à Eric Berdeu (président). c’était difficile, chargé d’émotion. Quant aux joueurs, on a un groupe whatsapp pour ceux que je n’ai pas pu avoir… Depuis, j’ai reçu de nombreux messages, très touchants » confie le robuste gaillard, les yeux embués. Je n’arrivais plus à les lire alors je suis parti faire du sport et ensuite j’ai passé une soirée très émouvante. » Le talonneur grassois a connu des hauts et des bas avec le club d’Eric Berdeu. Une descente en Fédérale 2, une remontée en Fédérale 1. Des joies, des

peines qui ont construit ce jeune homme qui en a gros sur la patate avant de quitter les Alpes-Maritimes pour le Var.

« De l’enfer au paradis en  minutes »

« Mon plus beau souvenir ? Le match de la montée en F1 contre

Rumilly à la maison. Ça failli être un cauchemar. Je fais un placage haut en fin de match et si Rumilly

passe la pénalité, on ne monte pas ! J’ai la tête dans les mains sous les poteaux et le ballon passe à côté. De suite, on repart et on obtient une pénalité aux 40m. On peut égaliser et confirmer notre montée...ou tenter une penaltouch­e pour tenter de marquer un essai et de conclure la saison en étant invaincu à la maison ! Je choisis le panache et on marque sous les poteaux ! Je suis passé de l’enfer au paradis en 2’! » Sa plus grosse déception ne pouvait être que face à La Seyne évidemment. « On prend plus de 30 points à Perdigon (2015/2016). J’ai trop pris à coeur ce match. j’ai tout mélangé. J’attendais trop de tout le monde. Je n’ai pas été neutre dans mon rôle de capitaine. » A Grasse, Thomas Barberis a joué avec son frère, Sébastien, et en a trouvé un autre : Benjamin Cazaux (2e ligne). « On formait un duo inséparabl­e depuis mon arrivée au club. Il est celui sur qui on peut toujours compter. Il n’y a pas plus guerrier que lui mais aussi un fidèle soldat Je regrette de ne pas avoir

pu terminer avec lui car il était suspendu...souvent à cause de moi d’ailleurs ! » Achever son aventure grassoise sans vraiment dire adieu, Barberis a du mal à l’admettre. Il y avait tant de choses à dire, à faire. « Je voulais profiter une dernière fois de Perdigon, du vestiaire, d’un dernier discours...C’est une vraie frustratio­n. j’ai rêvé d’une autre fin, sur une montée. Alors que j’ai l’impression de partir comme un voleur. C’est un peu triste. »

« Des tours de voiture sur la pelouse de Perdigon »

Heureuseme­nt que les réactions d’affection pleuvent et atténuent un peu sa peine et son goût d’inachevé. Avant de rejoindre le Var, on ne pouvait laisser partir Thomas, sans évoquer une dernière anecdote plus souriante. Un mystère va enfin être résolu. « Après plusieurs grosses victoires, j’ai effectué des tours de voitures...sur la pelouse de Perdigon ! j’ai même marqué des essais ! On a eu de nombreux dimanches où le club house a fermé vers 7 heures du matin spécialeme­nt lors de la montée ! » Les valeurs de l’ovalie façon Thomas Barberis.

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